logo journal leveil
icon journal
La vente de l’Abbaye d’Oka est officielle

Pascal Quevillon, maire d’Oka

La vente de l’Abbaye d’Oka est officielle

Publié le 08/05/2018

Comme nous l’annoncions dans ces pages en octobre dernier, l’Abbaye d’Oka passe sous d’autres mains. La transaction entre la Corporation de l’Abbaye d’Oka et les acheteurs, Tridan et Groupe Connexion, a été officialisée, vendredi, lorsque les parties impliquées se sont retrouvées chez le notaire.

Le coût de cette transaction s’élève à 5,5 M$, somme qui inclut 500 000 $ sous forme de capital-actions privilégié. Celui qui était, jusque là, le président de la Corporation de l’Abbaye d’Oka, le maire d’Oka, Pascal Quevillon, s’est évidemment réjoui de cet heureux dénouement qui permettra notamment à la municipalité de récupérer quelque 956 646 dollars en taxes municipales et surtout de mettre fin au cautionnement d’un prêt de 2,7 M$ qu’Oka avait consenti à l’Abbaye.
«Il faut se rendre à l’évidence que l’exploitation d’un tel immeuble ne pouvait demeurer à notre charge et que tout ce potentiel récréotouristique, événementiel et agricole ne pouvait être mis de l’avant que par l’engagement d’investisseurs privés», a indiqué Pascal Quevillon dans un communiqué de presse acheminé à L’ÉVEIL dans lequel il ajoute que les sommes provenant de la vente de l’Abbaye serviront notamment à essuyer une dette de quelque 50 000 $ contractée par la Corporation de l’Abbaye d’Oka auprès de l’Abbaye Cistercienne Notre-Dame du Lac, «en contrepartie de la renonciation d’une dette initiale de 2,2 M$», de préciser M. Quevillon.
Restauration du bâtiment
La gestion de l’Abbaye d’Oka sera dorénavant assurée par Groupe Connexion et son président Daniel Bérard, de même que par Tridan Investissement (Alexandre Triquet), nous a confirmé le maire d’Oka.
Alors que le premier compte y développer un projet agrotouristique en partenariat avec deux de ses filiales, soit Vegkiss Oka qui se porte acquéreur des terres et Connexland qui devient propriétaire du magasin, le second y tiendra, au courant de l’année, indique-t-on sur le site Internet de l’entreprise, des brunchs, banquets, des cours de sorcelleries afin de permettre aux visiteurs de «développer l’art et la pratique de la magie». L’ouverture de cette «école de sorcellerie» aura lieu le 4 août prochain.
Évidemment, les nouveaux acheteurs ont l’intention de rénover ce bâtiment ancestral qui était devenu un boulet pour son gestionnaire en raison, entre autres, des nombreux travaux qui doivent y être réalisés pour le remettre aux normes.
Le printemps dernier, Pascal Quevillon sonnait d’ailleurs l’alarme, affirmant qu’une somme de 3 M$ devait être investie dans le bâtiment, sans quoi il devrait être démoli.
Dans une lettre qu’il avait alors adressée au premier ministre Justin Trudeau, ainsi qu’à la ministre responsable des Laurentides, Christine Saint-Pierre, M. Quevillon, demandait à l’État d’intervenir afin, disait-il alors «de soutenir nos efforts pour la sauvegarde de l’Abbaye d’Oka».
Construit en 1917 et chapeauté par la Corporation de l’Abbaye d’Oka depuis sa vente en 2007, le bâtiment qui héberge un monastère, classé patrimoine bâti, n’a pas été rénové au cours des dix dernières années, faute de moyens.
«La détérioration exponentielle face à laquelle nous ne sommes que d’impuissants témoins nous préoccupe au plus haut point», indiquait M. Quevillon, il y a de cela un an, dans ses missives expédiées à M. Trudeau et Mme Saint-Pierre, et dans lesquelles il citait en exemples «la toiture qui coule à plusieurs endroits, la vétusté des infrastructures et les problèmes structuraux imminents».