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<strong>La direction exprime son inquiétude</strong>

La direction du Collège, représentée par Monique Laurin, directrice générale.

La direction exprime son inquiétude

Publié le 20/04/2012

En date du 15 avril, les 5 400 étudiants du collège Lionel-Groulx venaient de franchir les 25 jours de grève.

«Dans les faits, depuis le début de la session d’hiver 2012, il y a eu 27,7 jours de classe. Par conséquent, au moment de la reprise des cours, il en restera 54,3 à insérer dans le calendrier pour terminer la session. Il est déjà établi que les autorités du Collège devront compresser dans le calendrier ces journées de cours pour en arriver à une date de fin de session respectable et acceptable. Il est donc minuit moins trente secondes pour proposer un scénario qui assurera la qualité de la formation», a indiqué la présidente du Collège, Monique Richer. Selon elle, une date de fin de session «respectable et acceptable» serait au plus tard, le 30 juin.

Accompagnée pour l’occasion de la directrice générale du Collège, Monique Laurin, ainsi que de la directrice des études, Micheline Allard, Mme Richer a poursuivi en insistant sur le fait que ce point de presse, tenu le lundi 16 avril dernier, visait essentiellement à informer les étudiants, les parents, mais aussi les partenaires de l’état de la situation. «Nous recevons plusieurs appels de parents inquiets, voire excédés, à tous les jours et particulièrement depuis les 10 derniers jours», a pointé pour sa part Mme Laurin.

Le mercredi 18 avril dernier (lire autre texte en page 7), deux jours donc après ce point de presse, l’Assemblée générale des étudiantes et étudiants du collège Lionel-Groulx (AGEECLG) a tenu un vote de reconduction de la grève. Or, la direction misait sur ce vote et souhaitait une reprise des cours dès le jeudi 19 avril.

Si tel avait été le cas, en tenant compte du Règlement sur le régime des études collégiales (REEC), lequel spécifie que chaque session doit compter 82 jours, et du fait que les enseignants doivent pouvoir bénéficier de deux mois de vacances en continu, et bien que la marge de manœuvre serait restreinte, selon Mme Allard, il aurait été tout de même possible d’élaborer un calendrier de reprise qui se serait échelonné, incluant les samedis, jusqu’au 21 juin. Au-delà de cette date, c’est la rentrée scolaire automnale qui en était hautement perturbée.

«L’automne prochain, nous attendons 2 850 étudiants de plus, combinés aux 5 400 étudiants actuels. Le Collège ne peut aucunement recevoir autant d’étudiants à la fois. C’est une question de logistique», pointe-t-elle.

Faux débat

Trois représentants étudiants ont assisté au point de presse de la direction, nommément Maxime Lépine, Jeannot Gabriel et Émilie Binette, pendant que des dizaines d’autres manifestaient bruyamment leur présence dans le corridor.

Visiblement hostiles au contenu de la rencontre, les trois étudiants ont d’ailleurs maintes fois tenté de remettre en question la démarche de la direction. Réunis en comité dans les minutes qui ont suivi le point de presse, ces mêmes étudiants ont ensuite, par la voix de l’un des leurs, Joakim Robillard, tenu à clarifier leur position. «On comprend le fait que la direction déplore les nombreux appels qu’elle reçoit. Mais on pense que la pression n’est pas dirigée au bon endroit et devrait plutôt viser la ministre Line Beauchamp», a-t-il fait valoir.

Selon lui, le vrai débat demeure la raison même de la grève: la hausse des frais de scolarité. «Tout notre mouvement part de la solidarité et nous sommes de plus en plus organisés», a-t-il plaidé.