logo journal leveil
icon journal
La couronne Nord veut à son tour le REM sur son territoire

Photo JF Savaria (courtoisie) – Dévoilées en novembre dernier, les nouvelles voitures du REM font l’envie des préfets et élus de la couronne qui souhaitent les voir circuler sur leur territoire.

La couronne Nord veut à son tour le REM sur son territoire

Publié le 21/01/2021

Estimant qu’un chapitre important les concernant a été oublié dans le projet de Plan stratégique de développement (PSD) dévoilé par l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), les préfets et élus de la couronne Nord proposent une série de mesures qu’ils jugent manquantes au document, dont la mise en place d’une nouvelle ligne du Réseau express métropolitain (REM) dans l'axe est-ouest de l'autoroute 640, une option qui doit être étudiée dès maintenant à leur avis.

Au nom de la Table des préfets et des élus de la couronne Nord (TPÉCN), la mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato, et le maire de Terrebonne, Marc-André Plante, ont ainsi dévoilé, lundi dernier, dans le cadre d’une conférence de presse virtuelle, le mémoire que leur regroupement déposera ce mercredi 20 janvier en réponse au document présenté au mois d’octobre dernier par l’ARTM.

Dans le résumé du mémoire, dont ont obtenu copie les médias, la Table des préfets et élus écrit ainsi: «L’axe de l’A-640 devrait constituer l’assise du réseau structurant de transport collectif de la couronne Nord et relier les principaux pôles de développement de celle-ci, les trois lignes de train et leurs gares, les prolongements du REM dans l’axe nord-sud et l’axe Notre-Dame. L’axe de l’A-640 doit jouer un double rôle: devenir l’épine dorsale de la structure régionale sur la couronne Nord et, simultanément, assurer l’intégration aux réseaux structurants menant à Laval et à l’île de Montréal… »

La couronne Nord a changé

Les deux maires sont surtout d’avis que l’idée dont se font plusieurs de la couronne Nord, où l’on dort le soir pour aller travailler à Montréal le jour, est désuète et qu’aucun projet structurant en matière de transport collectif n’y a été réalisé depuis longtemps.

«Notre région vit une forte croissance démographique, économique et en matière de création d’emplois, la plus forte de toute la grande région métropolitaine de Montréal depuis plusieurs années. Malheureusement, le faible niveau d’amplitude et de fréquence des services d’autobus et le manque d’équipements structurants sont autant de freins à l’essor de la couronne Nord et de la région métropolitaine toute entière. Nous voulons donc que le document de l’ARTM soit révisé afin d’inclure la couronne Nord dans sa vision», de préciser la mairesse Cordato, mentionnant que le nombre de déplacements en automobile a bondi de 18 % entre 2008 et 2013, alors que les déplacements en transport en commun n’ont augmenté que de 3 % durant la même période.

«Cette tendance n’est pas la conséquence d’une mauvaise volonté de la part de nos concitoyens, mais plutôt d’une déficit d’investissements en transport en commun qui dure et perdure», d’ajouter la mairesse Codato, tandis que le maire Plante, lui, a fait valoir que la nouvelle réalité, c’est que 66 % des déplacements le matin se font maintenant à l’intérieur même de la couronne Nord.

Une série de «mesures de rattrapage»

En plus de cet axe est-ouest du REM, qui s’étendrait d’Oka à Terrebonne, la Table des préfets et élus proposent ce qu’elle appelle une série d’autres «mesures de rattrapage», à savoir le prolongement du REM vers Boisbriand lorsqu’il passera par Laval; l’aménagement de voies réservées et de stationnements incitatifs sur le réseau autoroutier existant; la bonification du service de la ligne Mascouche ou l’implantation d’une antenne qui prolongerait l’extension du REM du centre-ville vers l’est de Montréal jusqu’à Repentigny; la prolongation du REM de Deux-Montagnes jusqu’à la zone aéroportuaire de Mirabel; ainsi que la bonification du service actuel d’autobus.

Les deux maires sont conscients que tout ne se fera pas du jour au lendemain, que leur mémoire est «ambitieux» et qu’il se réalisera au-delà de la décennie actuelle, mais qu’il y a lieu d’y travailler dès aujourd’hui pour éviter tout retard.

Et quant aux coûts que cela entraînera, Mme Cordato estime qu’il faut plutôt se demander «quel est le coût de ne rien faire».

Précisons, en terminant, que l’ARTM a pour objectif de déposer un Plan stratégique de développement «bonifié» à son conseil d’administration pour ce printemps-ci.