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Hypersensibilité environnementale 4: Un phénomène qui n’est pas reconnu au Québec

Vice-président de l’ASEQ

Hypersensibilité environnementale 4: Un phénomène qui n’est pas reconnu au Québec

Publié le 16/04/2013

L’Association pour la santé environnementale du Québec (ASEQ) compte quelque 1 500 membres. Deux cents d’entre eux se sont prêtés à un sondage maison, à savoir s’ils se souvenaient d’un évènement particulier qu’ils auraient pu relier à l’éclosion de leur hypersensibilité environnementale.

«La moitié d’entre eux a noté un événement particulier. Pour certains, c’était quand ils ont décapé un meuble, pour d’autres, c’est leur milieu de travail qui les a exposés de façon répétée à des produits pendant plusieurs années. Et à partir du moment où l’on devient intolérant, eh bien, on devient de plus en plus intolérant», souligne le vice-président de l’ASEQ, Michel Gaudet.

Réaction très négative

En janvier 2008, munis de plusieurs rapports concernant l’hypersensibilité environnementale, la présidente du Collège des médecins de famille de l’Ontario, Lynn Marshall, la scientifique québécoise et docteure en biochimie Margaret E. Sears, le Dr Jean Zigby, du Collège québécois des médecins de famille, la chercheuse Louise Vandelac et d’autres médecins francophones se présentent devant l’attachée politique du ministre de la Santé Philippe Couillard.

La délégation est alors fort mal reçue, rapporte-t-on. L’attachée politique du moment réagit très mal aux rapports qu’on lui présente. «Sa réaction a été très négative parce que ce genre de médecine ne se faisait pas au Québec», de spécifier M. Gaudet.

À ce chapitre, soulignons que l’hypersensibilité environnementale n’est pas encore reconnue comme une maladie au Québec. Par contre, certains pays, comme l’Allemagne, le Danemark, la Suède, et même certaines provinces canadiennes, comme l’Ontario et la Nouvelle-Écosse, reconnaissent cette condition. En Nouvelle-Écosse, on trouve même un centre de traitement. La Commission canadienne des droits de la personne a également admis que l’hypersensibilité environnementale était un handicap.

Toutefois, il est à noter que le Québec est la seule province canadienne à avoir adopté un Code des pesticides, lequel interdit ou restreint l’usage des pesticides en aménagement paysager.

«À l’échelle internationale, nationale, provinciale et municipale, les gouvernements ont reconnu les affections liées à l’hypersensibilité environnementale. Cela a mené au financement de programmes et d’établissements de soins de santé cliniques. La sensibilisation du public et de la classe politique est particulièrement importante dans le cas de problèmes comme l’hypersensibilité environnementale, car la reconnaissance des causes environnementales a des incidences diverses pour de nombreux groupes de la société», peut-on lire dans un document émis par la Commission canadienne des droits de la personne.

La raison d’être de l’ASEQ

 La mission de l’Association pour la santé environnementale du Québec (ASEQ) est:

– offrir en location et gérer des unités résidentielles à prix abordable ainsi que des installations connexes exclusivement pour les personnes de tout âge à faible revenu qui sont invalides à cause des hypersensibilités environnementales et aussi aux personnes souffrant de conditions similaires qui se chevauchent et qui ont des besoins particuliers en habitation;

– faire de la recherche pour aider à améliorer le modèle de bâtiments écologiques afin qu’il soit reproduit et devienne un exemple de comment construire et vivre pour minimiser notre empreinte écologique;

– la protection de l’environnement et la santé humaine au plan individuel et collectif, par une sensibilisation, un soutien et des activités de formation de la population, en regard des produits toxiques et des pesticides;

– promouvoir des solutions écologiques et des stratégies les moins toxiques pour préserver notre environnement pour les générations futures;

– sensibiliser la population à l’égard des hypersensibilités environnementales et des moyens de minimiser les expositions aux substances reconnues ou présumées toxiques et promouvoir des stratégies à moindre toxicité à titre de mesures de prévention contre les hypersensibilités environnementales;

– soutenir les personnes souffrant d’hypersensibilités environnementales (polytoxicosensibilités, sensibilités électromagnétiques, syndrome de fatigue chronique / encéphalomyélite myalgique, fibromyalgie) en leur procurant de l’information et des services dans l’objectif d’améliorer leur qualité de vie;

– collaborer à l’application des connaissances tirées de la recherche sur l’influence des expositions aux facteurs environnementaux sur la santé; effectuer des recherches touchant tous les aspects relevant de la santé environnementale et des hypersensibilités environnementales, notamment les mécanismes sous-jacents, modes de diagnostic et de traitement des hypersensibilités environnementales, ainsi que les effets d’un emploi restreint de produits toxiques.

À LIRE AUSSI:

• Hypersensibilité environnementale 1: Quand l’environnement devient votre ennemi

• Hypersensibilité environnementale 2: Quand la maison rend malade

• Hypersensibilité environnementale 3: Un handicap pour la vie?