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Photo Claude Cormier – Denis Beaudoin, Françoise Monette (à l’arrière, côté droit), du Centre de mémoire collective de l’expropriation de Mirabel, Marcel Denis, de l’UPA de Sainte-Scholastique-Mirabel, et Armand Vaillancourt posent ici à bord de la fameuse nacelle.

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C’est à bord d’une nacelle de Grues Maurice Gendron que le sculpteur Armand Vaillancourt et la codirectrice du Centre, Françoise Monette, ont été mesure d’obtenir une vue à 97 pieds de hauteur.

Expropriation de Mirabel: Une sculpture de 97 pieds pour ne pas oublier

Publié le 15/07/2020

L’artiste multidisciplinaire Armand Vaillancourt est à toujours peaufiner son projet de sculpture qu’il souhaite léguer afin que l’expropriation de Mirabel en 1969, décrétée pour y construire un aéroport international, ne soit pas oubliée. Et c’est une oeuvre monumentale haute de 97 pieds, symbolisant les 97 000 acres de terres alors expropriées et qui a touché plus de 10 000 personnes, que le réputé sculpteur a en tête.

Question justement de se faire une idée de la vue qu’auront les gens qui graviront les marches menant au haut de la structure qu’il a imaginée et d’en dévoiler la maquette, Armand Vaillancourt était de nouveau de passage, le vendredi 3 juillet dernier, dans le secteur de Sainte-Scholastique pour grimper à bord d’une nacelle.

De là, il a donc été en mesure, comme plusieurs des 50 invités présents, de constater de visu le paysage qui s’offrira aux visiteurs lorsqu’ils se retrouveront à 97 pieds de hauteur, et surtout l’immensité du territoire exproprié il y a un peu plus de 50 ans déjà.

Une sculpture et d’autres projets

La structure sera aménagée à l’arrière de la maison Jean-Paul-Raymond où loge le Centre de mémoire collective de l’expropriation de Mirabel qui, parallèlement à ce projet de sculpture, est en processus de collecte d’archives et de témoignages d’expropriés et de témoins de l’époque.

Un documentaire cinématographique est également dans les plans du l’organisme cofondé par Denise Beaudoin, ex-députée péquiste de Mirabel, et Françoise Monette, impliquée dès le début dans la lutte des d’expropriés.

En fait, pour ce qui est de la sculpture elle-même, ce sont deux tours, l’une de couleur noire, et l’autre munie d’escaliers menant, sur une dizaine de paliers, tout au haut de la structure qu’a imaginée l’artiste qui n’en sera pas à sa première œuvre d’envergure.

Au fil des années, il a, en effet, imprégné sa marque un peu partout à travers le le monde, à San Francisco et Tokyo, par exemple, mais aussi au Québec, à Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie, avec Drapeau blanc, une imposante structure qui fait près de 55 pieds de hauteur léguée en 2008, et à Longueuil, en Montérégie, avec son œuvre La Force ouvrière – Hommage à Michel-Chartrand, une œuvre haute presque de 100 pieds inaugurée au mois d’octobre 2016.

Un financement qui tarde à venir

Mais, pour le moment, celui qui aura 91 ans le 3 septembre prochain travaille avec acharnement à ce projet qui lui tient à coeur, étant lui-même un fils d’agriculteur québécois et ayant appuyé la cause des expropriés de Mirabel dès le départ, de confirmer Mmes Beaudoin et Monette qui se disent impressionnées par l’énergie déployée par le sculpteur ces derniers mois.

Si le projet avance bien sur le plan de la conception, ce n’est pas le cas pour son financement qui tourne autour de 5 M$. Le Centre de mémoire collective de l’expropriation de Mirabel a d’ailleurs rencontré, au mois d’août 2019, l’ex-ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, dont le grand-père a d’ailleurs été exproprié en 1969 dans le secteur de Saint-Hermas. Depuis, il y a eu les élections fédérales et la COVID-19, et le Centre n’a toujours pas reçu de réponse à sa demande de subvention.

«Nous avons mené une campagne de sociofinancement, mais les agriculteurs et les expropriés nous disent, et ils ont raison, que ce ne sont pas eux à payer pour ce monument, qu’ils ont déjà donné. Cette expropriation a été une immense erreur et il ne faut pas l’oublier. Notre désir, aujourd’hui, est, après plus de 50 ans, de tourner la page définitivement, mais pas dans la rage, plutôt dans la poésie. Il faut passer en mode réconciliation. Justin Trudeau n’est pas responsable de ce que son père a fait. Il n’est pas obligé d’en porter la responsabilité, mais il est en mesure, aujourd’hui, avec le poste qu’il occupe, de poser un geste de réparation», d’indiquer Denise Beaudoin et Françoise Monette qui ont bien l’intention de relancer le gouvernement fédéral.