«Nous sommes nombreux à vouloir de bonnes conditions de travail», Martin Lauzon, président du syndicat de l’enseignement du secondaire des Basses-Laurentides, a lancé à la foule de syndiqués réunis.
En observant le groupe des manifestants, il était évident de constater qu’il y avait principalement de jeunes professeurs, avec visiblement peu d’années de service. «Il y a beaucoup d’enseignants qui ont quitté et qui ont pris leur retraite ces dernières années», confirmait Johanne Bertrand, présidente des enseignants du primaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles.
Selon Martin Lauzon, les conditions de travail et le manque de reconnaissance ont beaucoup d’impact sur les jeunes qui épousent le travail d’enseignant. «Il y a beaucoup de jeunes enseignants qui quittent la profession après les premières années à cause des conditions de travail. Je pense que les jeunes enseignants se sentent particulièrement interpellés dans l’actuelle négociation», estime Martin Lauzon.
Vers 17 h, les deux présidents ont pris la parole pour s’adresser aux manifestants. D’un ton décidé et dans une atmosphère survoltée, les deux chefs ont interpellé leurs membres sur l’importance d’être actif tout au long de la négociation avec le gouvernement du Québec. «Aujourd’hui, c’est la fin de l’application de la loi 43 dans l’ensemble des réseaux. On retrouve notre droit de manifester. On ne se fera plus sortir pour avoir placé un collant. La dernière fois, ce n’est pas une convention collective que le gouvernement nous a imposée, mais un décret», a lancé Martin Lauzon.
Des propos plus cinglants ont été lancés par la présidente du syndicat du primaire, Johanne Bertrand. «Je suis tannée de me faire dire qu’être enseignant est une vocation. Ce n’est pas une vocation d’être enseignant, mais un emploi. Je veux être payée convenablement pour le travail que je fais», a-t-elle lancé à la foule, manifestement en accord avec ses propos.
Selon les deux présidents, un plan d’action a été mis en place pour faire savoir le mécontentement des enseignants au cours des prochaines semaines. Déjà, les syndiqués ont voté pour se donner une journée de grève, prévue pour le mois de juin. «Les enseignants seront actifs ce printemps», a mentionné Martin Lauzon.
Par ailleurs, les deux présidents se sont dits déçus de la réponse et du manque de compréhension de la part de leur employeur. «La Commission scolaire ne connaît pas la réalité des enseignants sur le terrain. Ils sont déconnectés», ont-ils confié. L’activité de manifestation s’est terminée par une démonstration de force où les deux présidents ont littéralement frappé sur des piñatas arborant le chiffre 43, symbole de la loi contraignante évoquée en début d’article.