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Éric ne délaissera pas le marché noir

Éric ne délaissera pas le marché noir

Publié le 20/10/2018

Éric (nom fictif) est un résidant des Laurentides. Depuis un an, il a en main une prescription du médecin lui permettant de se procurer de façon tout à fait légale de la marijuana à des fins médicales. Questionné à savoir si la légalisation du pot et l’arrivée des SQDC allaient changer ses habitudes de consommation, sa réponse fut on ne peut plus claire: «Jamais je ne mettrai les pieds là-bas!»

Le prix de la marijuana à des fins médicales, comme celle qui est maintenant vendue légalement, varie de 6 à 12 $ le gramme, dépendamment de sa concentration en THC, notamment. Pour un fumeur régulier comme Éric, qui estime à une once la quantité de marijuana qu’il consomme par mois, même s’il est maintenant légal de s’en procurer, et même si ce l’est depuis un an pour lui, il continue de se procurer sa mari sur le marché noir.

«Je peux avoir une once dans la rue pour 100 $ alors qu’en passant par la SQDC ou Santé Canada, pour la même quantité ça m’en coûte minimum le double!» , indique-t-il avant d’expliquer qu’à la SQDC comme à Santé Canada, on ne fait pas de prix spéciaux pour l’achat en grosse quantité, ce qui pourrait décourager certains consommateurs de s’y présenter.

«C’est certain que les consommateurs réguliers vont continuer de s’approvisionner sur le marché noir» , soutient Éric.

Facile de se procurer un permis

Lorsqu’on demande à Éric de raconter de quelle façon il a obtenu son permis de consommer du cannabis à des fins médicales, il répond simplement: «Je suis allé à la poste et mon permis y était.»

Bien sûr, il ironise, mais dans les faits, il n’y a en effet rien de bien compliqué. On l’a mis en contact avec un médecin au privé, d’ailleurs au Canada, avec lequel il a obtenu une consultation par Skype.

«C’est rare au Québec qu’on le prescrive. On aime mieux te faire prendre des pilules, c’est plus payant!» , soutient Éric qui a finalement été «vu» par un médecin ontarien.

«Il faut aller dans d’autres provinces, comme en Ontario ou en Colombie-Britannique, où des médecins accepteront de te faire une prescription, moyennant des frais. De mon côté, ça me coûte 600 $ par année.»

Éric a dit éprouver des problèmes de sommeil lors de sa conversation par Skype avec son médecin. Mais en a-t-il vraiment?

«Oui, la preuve est que j’ai ma licence!» , répond-il tout de go.