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<strong>Entre conciliation et indignation</strong>

L’absence de députés des Laurentides au sein du conseil des ministres a suscité beaucoup de réactions dans les Basses-Laurentides.

Entre conciliation et indignation

Publié le 28/09/2012

L’absence de députés des Laurentides, et même des Basses-Laurentides, au sein du conseil des ministres du nouveau gouvernement de Pauline Marois fait des vagues dans la région.

D’un point de vue historique, les Basses-Laurentides sont pourtant un terreau fertile pour la députation du Parti québécois (PQ), et pas seulement depuis la plus récente élection. Dans Deux-Montagnes, Daniel Goyer a repris le flambeau du PQ en 2012. Cette circonscription, à part une brève incursion de l’adéquiste Lucie Leblanc en 2007, n’a cessé d’élire des députés souverainistes depuis 1994; à Mirabel, une circonscription créée en 2001, la députée Denise Beaudoin a été élue trois fois en quatre élections. La nomination de la députée montréalaise Nicole Léger, ministre de la Famille, comme responsable de Laval et des Laurentides, soulève aussi des doutes chez des élus.

La mairesse de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Sonia Paulus, estime que les Basses-Laurentides sont une «région orpheline». Elle s’interroge sur la disponibilité de la ministre Léger, rappelant qu’elle «n’est pas des Laurentides». Mme Paulus entend d’abord faire appel à Denise Beaudoin pour faire avancer des dossiers comme la bibliothèque municipale, la nouvelle sortie d’autoroute et la maison des jeunes, estimant que celle-ci va «bien faire son travail».

Le maire de Saint-Eustache, Pierre Charron, pense qu’il sera «bien représenté par Daniel Goyer», ancien conseiller municipal eustachois. De réputation, il croit savoir que «Mme Léger s’occupe bien de ses dossiers. Je pense qu’avec le suivi de Daniel, on a une bonne carte de sécurité».

Le maire de Deux-Montagnes et préfet de la MRC, Marc Lauzon, rappelle que le Parti libéral du Québec (PLQ) avait nommé David Whissell ministre dans Argenteuil et donné la responsabilité des Laurentides à la ministre Michelle Courchesne, alors députée de Fabre, à Laval. «Là, on a plusieurs députés du PQ et aucun représentant [au conseil des ministres]», dit-il, soulignant que Daniel Goyer n’aurait pas été le seul à être nommé ministre à son premier mandat. «Nous allons faire nos représentations et travailler avec nos députés», poursuit-il, voulant «donner la chance au coureur» étant donné la taille réduite de ce premier conseil des ministres signé Pauline Marois. Il considère malgré tout la situation comme un «manque de considération» envers la région.

Pour sa part, le maire de Mirabel, Hubert Meilleur, croit aussi que Daniel Goyer aurait pu faire un bon candidat, notamment pour sa «connaissance des rouages municipaux et du monde agricole». M. Meilleur ne tient pas les mêmes propos sur la représentante du comté de Mirabel à l’Assemblée nationale. Lui et Denise Beaudoin s’étant affrontés à maintes reprises sur plusieurs dossiers comme l’emplacement de la gare de train de banlieue et le dézonage agricole, M. Meilleur dit avoir traité directement avec les ministères concernés à propos des dossiers qui concernent la Ville. Il veut par ailleurs sensibiliser la ministre Léger sur l’importance de créer de la richesse «en concertation et non en confrontation».

Mme Beaudoin dit pour sa part faire confiance à la première ministre, rappelant que les Laurentides n’étaient pas les seuls dans cette situation. Au moment de mettre sous presse, nous n’avions pas obtenu les commentaires de M. Goyer.

Enfin, l’ancien député de Deux-Montagnes, Benoit Charette, s’explique mal pourquoi Pauline Marois n’a nommé aucun ministre parmi sa députation des Laurentides. «Les Laurentides ont élu cinq députés péquistes sur sept, mais nous n’avons aucun ministre. En comparaison, Montréal en a élu tout autant, mais compte quatre ministres, alors que le Saguenay–Lac-Saint-Jean a trois ministres sur cinq députés du Parti québécois. C’est un déséquilibre qui ne tient pas compte de notre poids réel», a-t-il dénoncé dans un communiqué de presse.