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<strong>Entraide et récupération à La Maison du Partage</strong>

Suzanne Renaud

Entraide et récupération à La Maison du Partage

Publié le 03/10/2013

Entrer dans La Maison du Partage, à Oka, c’est un peu pénétrer dans la caverne d’Ali Baba. On ne sait jamais quels trésors on y dénichera

Si l’on peut ainsi qualifier les trouvailles de ce magasin d’entraide, c’est que les prix affichés sont ridiculement bas. Vêtements, livres, accessoires de cuisine ou de chambre à coucher, aucun article n’est vendu plus de cinq dollars, ce qui est fort rare à l’ère de la consommation à outrance.

Évidemment, le but est d’aider les gens dont le portefeuille ne permet pas de courir les boutiques. Telle était la mission que s’étaient donnée les centres de dons, comme La maison du partage, à l’époque où elles étaient sous la responsabilité des églises.

Au printemps 2012, le soutien du Périscope des Basses-Laurentides a permis au petit comptoir communautaire, qui cumule pas moins d’une cinquantaine d’années d’existence, d’emménager dans une maison tenant désormais lieu de boutique où l’on accueille la clientèle les premier et troisième samedis de chaque mois, de 9 h 30 à 13 h 30. Si l’horaire est ainsi restreint, c’est que les lieux sont tenus par une équipe composée d’à peine 12 bénévoles. À La Maison du Partage, personne ne reçoit de salaire et l’argent tiré des ventes suffit à peine à payer les factures mensuelles de l’endroit.

Pourtant, ce n’est pas le travail qui manque pour des bras disponibles. Tout l’étage du sous-sol se remplit régulièrement de sacs de dons, ce qui nécessite un tri. Et il faut ensuite tout placer pour la vente. Dans la cuisine, la salle à manger, dans les pièces tenant autrefois lieu de chambres ou encore dans le passage et même au sous-sol. Aucun espace ne reste vide à La Maison du Partage. Et en cette fin de période estivale, les bénévoles sont surchargés de travail.

«Les gens sont très généreux», fait remarquer Suzanne Renaud, qui se rend sur place plusieurs fois par semaine avec son mari Denis, pour sortir des sacs tout ce que les gens croient bon de leur apporter. On y trouve, bien sûr, des objets usagés, alors que d’autres arrivent parfois à l’état neuf. Certains bouquins semblent sortir tout droit de la librairie et sont vendus à peine 25 cents.

Mme Renaud, qui a dirigé le Centre d’entraide Racine-Lavoie, à Saint-Eustache, en plus d’avoir été vice-présidente de Centraide Laurentides durant plusieurs années, connaît bien le «marché» de l’entraide. Elle constate que la perception de ce genre de service d’entraide, jusqu’à tout récemment considéré comme le marché des pauvres, est en voie de changer. La jeune génération, observe-t-elle, plus sensible au discours environnemental, intègre de plus en plus la récupération et le recyclage à son mode de vie.

Ce sont d’ailleurs des valeurs que l’équipe de La Maison du Partage met en pratique. Il arrive qu’il y ait tant de sacs ou de meubles qui s’entassent dans le garage qu’il faut les redonner. Ainsi, une partie du matériel est notamment envoyé au Grenier populaire des Basses-Laurentides, à Saint-Eustache.

La Maison du Partage accueille aussi des stagiaires. Hé oui! Pendant l’année scolaire, on accueille des jeunes qui suivent un programme d’apprentissage spécial à l’école secondaire d’Oka. Ils trient les objets ou encore font du ménage. Une façon de les préparer au marché du travail. À La Maison du Partage, l’entraide, c’est donc pour tout le monde.

Précisons, enfin, que celle-ci est située au 152, rue Notre-Dame, à Oka, et qu’il est possible d’en savoir davantage en communiquant au 450-479-6221.