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Des pommes, de l’agneau et des fromages de lait de brebis

(Photo Michel Chartrand) – Les deux propriétaures des Fromages du Verger, Michel Guérin et Brigitte Maillette.

Des pommes, de l’agneau et des fromages de lait de brebis

Publié le 17/07/2009

La municipalité de Saint-Joseph-du-Lac est reconnue pour être la capitale de la pomme. S’il y a un verger qu’il vous faut visiter lors de l’une de vos escapades en région, c’est bien les Fromages du Verger puisque, depuis l’an dernier, on y retrouve une valeur ajoutée avec des fromages au lait de brebis ainsi que de la viande d’agneau.

L’idée et la façon de faire doivent être géniales puisque, déjà, l’entreprise est décorée d’un Grand Prix du tourisme québécois, dans la catégorie Agrotourisme et produits régionaux. Elle a également été nommée lauréate régionale dans la catégorie Création d’entreprise bioalimentaire.

De surcroît, son fromage Le Louché est finaliste au concours des fromages fins du Québec. Le gagnant sera dévoilé le 14 septembre prochain à l’Assemblée nationale à Québec. Le Louché est un fromage frais à tartiner, dont le caillé est prélevé à la louche. Il est égoutté en faisselle, un petit contenant troué dans lequel il est vendu.
Élever son bétail et faire son fromage, c’est rare au Québec. En fait, il y a seulement cinq producteurs transformateurs appelés fromages fermiers dans toute la province. Les Fromages du Verger, c’est le seul et unique dans la région des Laurentides.

Brigitte Maillette et Michel Guérin, à l’aube de la quarantaine, demeuraient en ville. Ils sont biochimiste et microbiologiste de profession. «On s’ennuyait dans ce qu’on faisait comme profession. Nous avons profité du congé de maternité de Brigitte pour sérieusement penser à créer notre propre entreprise», a d’abord mentionné Michel.
«Nous songions, poursuit-il, à faire des plats préparés parce que nous aimons faire la cuisine. Nous sommes des amateurs de fromage et le marché des brebis était non développé.»

Brigitte a enchaîné ainsi: «Nous avons failli acheter une érablière à Vaudreuil ou encore un vieux théâtre à Les Cèdres. Nous sommes venus à Saint-Joseph-du-Lac pour tomber en amour avec le coin et constater qu’il y avait déjà une clientèle pour la cueillette de pommes. Une clientèle qui pourrait goûter à notre agneau et à nos fromages.»
À l’été 2007, ils ont donc acheté le Verger de la Tentation dans la rue de la Pommeraie avec l’idée d’y établir une bergerie. Il leur a fallu apprendre rapidement le travail de pomiculteur. Dès le mois d’août, les pommes d’été sont prêtes, avec la Vista Bella, puis la Melba. Les cueilleurs arrivaient déjà par centaines.
«Les gens attendaient en ligne pour acheter nos produits en boutique. Nos parents sont venus nous aider pour faire de la bouffe. Ça sortait du four et ça partait au fur et à mesure. Nous avons connu une belle récolte et une belle initiation en 2007», se rappelle Brigitte.

Pour les amateurs de pommes, on y retrouve plus de 3 200 pommiers répartis en quatorze variétés. De la mi-août à la mi-octobre, c’est la cueillette libre. Les enfants adorent la ballade en tracteur et peuvent en plus observer ou caresser les agneaux.

C’est en octobre 2007, après que les dernières Cortland et Spartan eurent été récoltées, que les travaux de la bergerie ont commencé. Ils ont dû déblayer la neige à trois reprises pendant la construction avant de poser la toiture et de recevoir en décembre une soixantaine de brebis en gestation.

Il fallait maintenant que le couple s’initie aux accouchements des agnelets. «Nous sommes allés, dit Brigitte, assister à plusieurs accouchements dans la même journée dans une bergerie à Mont-Laurier. Ils étaient habitués et certaines naissances leur semblaient plus difficiles à traiter. On se demandait bien si on allait réussir.»

Michel ajoute: «Nous avons eu 30 % de mortalité à notre premier printemps. Ce n’était pas nous le problème, mais plutôt un bélier reproducteur loué qui avait la clamédia. Nous avons acheté deux béliers et, au printemps 2009, nous avons eu 115 beaux agneaux.»

Michel s’occupe des brebis, des agneaux et de la traite du lait. Certains agneaux peuvent remplacer quelques brebis moins productives, mais ils se retrouvent pour la plupart à l’abattoir, l’automne suivant.
«La première fois que j’ai fait abattre mes agneaux, on m’a appelé de l’abattoir pour me demander ce que je leur donnais à manger tellement la viande était belle et sans gras. Nos agneaux vont manger sous les pommiers. Il y a l’agneau de Charlevoix, maintenant nous avons l’agneau de Saint-Joseph-du-Lac», ajoute Michel Guérin avec fierté.

Les brebis donnent 350 litres de lait par semaine qui se transforment en 60 kilos de fromage. La fromagère, c’est Brigitte. Elle était directrice des départements d’assurance qualité et de recherche et développement en industrie pharmaceutique. Elle a suivi son cours de fromagère à l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe. Un an plus tard, elle a fait des merveilles avec le riche lait de brebis. Elle compte déjà huit fromages à son actif.

Les Fromages du Verger est situé au 430, de la Pommeraie, à Saint-Joseph-du-Lac. Pour en savoir plus: www.lesfromagesduverger.com .