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Des citoyens choqués par la décision de la Ville

Des citoyens choqués par la décision de la Ville

Publié le 18/03/2011

La construction du nouveau pont des îles Corbeil, à Saint-Eustache, ne fait pas que des heureux.

Une douzaine de résidants des 58e et 59e Avenues ont monopolisé presque à eux seuls la période de questions lors de la séance du conseil municipal de mars de la municipalité, lundi dernier à la mairie. Le conseil a en effet annoncé la construction du 1er pont des îles au coût de neuf millions de dollars, lequel remplacera celui qui relie la rive à partir de l’intersection de la rue du Bord de l’eau et du chemin des Îles Corbeil. Sa construction doit commencer cet été, en principe.

Les résidants ont exprimé plusieurs points de vue au cours de la période de questions, qui a dû être prolongée pour l’occasion. L’un de ceux-là, Robert Saint-Germain, a particulièrement participé aux débats, parce que le nouveau pont qui reliera l’île Corbeil et la terre ferme sera construit à l’endroit de la descente de bateau, au bout de la 59e Avenue. Il s’estime lésé par ce choix et affirme que sa maison perdra beaucoup de valeur étant donné que le pont sera construit à une quinzaine de pieds de sa résidence. Lui comme d’autres ont demandé que le pont parte du même endroit et qu’il soit construit de biais par rapport au pont actuel. Selon la Ville, Québec refuse que le pont soit construit exactement au même endroit pour des raisons environnementales. La rénovation de la structure actuelle n’est pas possible non plus.

D’autres citoyens refusent que la Ville éponge une partie du coût du pont, alors qu’ils affirment ne pas être en mesure d’aller librement sur l’île en raison de pancartes «Propriétés privées» leur indiquant qu’ils ne sont pas les bienvenus. Le maire de Saint-Eustache, Pierre Charron, a répondu que des communications seraient envoyées aux propriétaires soulignant le caractère public des voies de circulation.

Ensuite, certains résidants sont venus dire au conseil qu’ils possédaient une servitude de droit d’accès à l’eau où est située la descente de bateau, avançant le terme «droit de passage à perpétuité». «C’est un endroit de rencontre que tous apprécient», a fait valoir une résidante. Le maire de Saint-Eustache, Pierre Charron, a répondu que la Ville devait faire les vérifications sur la valeur de ces servitudes.

D’autres citoyens estiment que le conseil municipal n’a pas fait preuve de transparence dans le dossier étant donné qu’une minime partie de la population (56 personnes) est venue signer un registre qui aurait pu mener le projet à un processus d’approbation référendaire. Il aurait en effet fallu 856 signatures, le 1er mars dernier, lors de la tenue du registre, pour donner suite à la procédure. Par contre, la Ville a respecté toutes les procédures prévues dans la loi, notamment par la publication d’un avis public. «Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons choisi cet endroit, a répondu le maire Charron, mais pour des raisons de coût et d’environnement (imposées par le ministère de l’Environnement).» D’autres scénarios ont été étudiés, mais la construction d’un pont en biais aurait coûté plusieurs millions de dollars de plus. Pris à partie par certains des citoyens, le conseiller responsable du quartier, Raymond Tessier, a rappelé que «les gens qui vivent sur ces îles ont des problèmes quotidiens, et je n’ai jamais traité une personne comme plus importante qu’une autre», affirmant avoir été lui-même sur les lieux.

Une rencontre avec les résidants du secteur est d’ailleurs prévue le 14 avril prochain pour la présentation du projet.