logo journal leveil
icon journal
featuredImage

Photo Benoît Bilodeau – Le président-directeur général d’ADM, Philippe Rainville: «Cette proposition, de céder une partie de ces terrains à la Ville de Mirabel, est donc sensée, équilibrée et à point».

GalleryImage1

Photo Benoît Bilodeau – La partie en mauve est celle dont souhaite se départir ADM, pour la voir céder à la Ville de Mirabel.

ADM souhaite se départir de 32 millions pieds carrés de terrains au profit de Mirabel

Publié le 29/05/2018

Locataire de quelque 48 millions de pieds de terrains dans la zone aéroportuaire de Mirabel, Aéorports de Montréal (ADM) a annoncé son intention de se départir de 32 millions de pieds carrés de terrains que l’organisme juge avoir en trop et qu’il souhaite plutôt voir développés par la Ville de Mirabel, en manque de terrains industriels.

Invité à un déjeuner-conférence organisé lundi dernier par la Ville de Mirabel, le président-directeur général d’ADM, Philippe Rainville, a en effet confirmé, au terme d’une courte allocution d’une dizaine de minutes, devant quelque 80 convives, ses intentions à cet effet.

Celui-ci s’est dit prêt à s’asseoir avec la Ville de Mirabel et son maire Jean Bouchard pour amorcer des discussions en ce sens avec le ministre des Transports du Canada, Marc Garneau. D’ailleurs, des pourparlers entre fonctionnaires sont déjà en cours, et ne resterait qu’une volonté politique du gouvernement fédéral pour procéder à cette rétrocession.

«Rappelons que nous sommes liés à Transports Canada par un bail qui se termine en 2072. Dans notre modèle actuel, nous sous-louons des terrains pour une période qui ne peut excéder cette date. Après analyse, nous évaluons avoir quelque 32 millions de pieds carrés en trop. Ces terrains sont plus loin de notre expertise, plus loin des pistes et les circonstances veulent que la Ville de Mirabel ait besoin de ces terrains maintenant. Cette proposition, de céder une partie de ces terrains à la Ville de Mirabel, est donc sensée, équilibrée et à point. Elle laisse à ADM tout l’espace qu’il faut pour le développement du secteur aéronautique pour des décennies à venir» , a fait savoir, dans un premier temps, lors de son allocution, M. Rainville.

En point de presse, immédiatement après, le P.D.G. d’ADM a réitéré ces propos. «Nous avons trop de terrains, et nous, ADM, n’en avons pas besoin. Plutôt que de les sous-louer, ce serait tellement plus simple que le gouvernement du Canada les rétrocède à la Ville de Mirabel. Si les deux gouvernements s’entendent pour une rétrocession, ADM ne s’y objectera pas» , a répété M. Rainville.

Une décision logique

«C’est tout à fait logique de développer ce site. Actuellement, on perd beaucoup d’investissements. Nous, avec un parc industriel, on pourrait attirer des industries autres que celles œuvrant dans le secteur de l’aéronautique, ce que veut continuer à faire ADM autour d’entreprises existantes comme Bombardier. Oui, nous avons eu des démêlées avec ADM par le passé, et aujourd’hui, on tourne la page. C’est ce partenariat que nous avons annoncé aujourd’hui» , a indiqué de son côté, lui aussi en point de presse, le maire de Mirabel, Jean Bouchard, qui n’a pas voulu dire directement si ces terrains devaient être rétrocédés gratuitement ou non.

«Tout sera sur la table. Je ne veux pas lancer de chiffres. On veut s’entendre d’abord avec le gouvernement fédéral qu’il aurait intérêt à céder ces terrains à l’intérieur du site aéroportuaire. Il y aura de bonnes discussions à venir» , a laissé entendre M. Bouchard, ajoutant que redonner des acres de terrains expropriées en trop il y a 50 ans serait un «geste symbolique» auquel il ne s’opposerait certes pas. «C’est la proposition que je veux présenter au gouvernement fédéral» , a-t-il laissé tomber lorsque ce scénario a été évoqué en point de presse.

Mais, il a aussi indiqué que la Ville de Mirabel a un surplus accumulé de 22 M$ dans ses coffres, et qu’un règlement d’emprunt pourrait être adopté, si besoin est.

De premières réactions

Selon un courriel transmis à Radio-Canada, Marc Garneau dit avoir déjà pris connaissance de la proposition soumise lundi matin par ADM et le maire de Mirabel. «Nous l’examinerons soigneusement quand une demande nous sera acheminée» , a-t-il fait savoir dans ce courriel.

Enfin, présents à ce déjeuner-conférence, les députés fédéraux de Mirabel, Rivière-des-Mille-Îles et Thérèse-De Blainville, Simon Marcil, Linda Lapointe et Ramez Ayoub, se sont tous montrés favorables à cette éventuelle rétrocession, disant qu’elle bénéficiera non seulement à la Ville de Mirabel, mais à l’ensemble de la Rive-Nord en pénurie de terrains industriels.