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Photo Benoît Bilodeau – Alexandre Cordeau, Sylvie Clermont et Guylaine Thibodeau constatent ici l’ampleur de cette coupe d’arbres.

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Photo Benoît Bilodeau – Une vue sur une partie du boisé.

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Photo Benoît Bilodeau – … et d’une autre partie.

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Photo Benoît Bilodeau – Un spectacle que ne souhaitait pas voir Guylaine Thibodeau et Sylvie Clermont.

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Photo Benoît Bilodeau – Même des arbres situés entre le chemin d’Oka et la piste cyclable ont été abattus.

Abattage d’arbres à Sainte-Marthe-sur-le-Lac: «C’est une forêt qui a été assassinée»

Publié le 28/12/2020

C’est avec consternation que des citoyens de Sainte-Marthe-sur-le-Lac ont à nouveau pris la mesure, le lundi 28 décembre au matin, de l’ampleur de la coupe effectuée par Gestion Benoit Dumoulin (GBD) dans un boisé d’une superficie d’environ 2,5 hectares situé à l’intersection du chemin d’Oka et du boulevard des Promenades, côté nord-est, où des dizaines d’arbres jonchent désormais au sol.

Propriétaire des trois lots concernés avec Groupe L’Héritage, GBD Construction envisage depuis quelques années déjà y aménager un projet résidentiel et commercial, mais n’a toujours pas obtenu les permis municipaux requis pour entreprendre les travaux souhaités.

L’entreprise avait cependant reçu du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques une autorisation, datant du 10 octobre 2019, pour remblayer un milieu humide sur une partie de ces trois lots.

Reboiser les lieux détruits

Membres du Regroupement Écocitoyen de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Alexandre Cordeau, Sylvie Clermont et Guylaine Thibodeau, présents au moment du passage de votre hebdo L’ÉVEIL sur les lieux, n’en revenaient pas encore de l’ampleur des dégâts.

«C’est une forêt qui a été assassinée, si je puis dire», de lancer Mme Clermont, présidente du Regroupement. «On a senti l’arrogance, le mépris, la violence du promoteur d’être au-dessus des lois, de faire ce qu’il voulait malgré la présence des policiers et du conseil municipal», de poursuivre Mme Clermont, présente avec d’autres citoyens lorsque les arbres ont été coupés.

Effectivement, mis à part quelques arbres le ceinturant, le boisé que ces citoyens souhaitaient voir protégé par la Ville n’est plus. D’autres arbres situés entre le chemin d’Oka et la piste cyclable ont, eux-aussi, été abattus dans la journée du mercredi 23 décembre, et cela même si une mise en demeure et deux ordres de cessation avait été envoyés par les procureurs de la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac à GBD Construction pour qu’il mette fin aux travaux illégaux amorcés quatre jours plus tôt, le samedi 19 décembre.

Ces mêmes citoyens estiment que la Ville aurait dû être plus «ferme» dès le 19 décembre en adressant non pas une mise en demeure, mais en demandant une injonction contre le promoteur. «Nous n’en serions pas là aujourd’hui», jugent-ils, rappelant que le gros de l’abattage a eu lieu dans la journée du 23 décembre, alors que de la machinerie lourde a été mise à contribution, ce qui n’était pas le cas le 19 décembre.

Le Regroupe Écocitoyen n’entend pas baisser les bras et compte, aujourd’hui même, envoyer une mise en demeure à la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac pour que des poursuites pénales plus «mordantes» soient entreprises contre le fautif. «Ce qu’on souhaite, c’est le Ville n’émette pas les permis demandés par GBD Construction, que celui-ci reboise les lieux détruits et qu’il soit, si c’est possible, banni du territoire marthelacquois«, de trancher sa présidente Sylvie Clermont.

La Ville entend répliquer

Dans un communiqué de presse émis le 24 décembre, la mairesse Sonia Paulus a déjà fait savoir que les actions commises par GBD Construction ne seront pas sans conséquences, compte tenu de leur gravité, et que toutes les personnes et les entreprises qui y ont pris part seront aussi visées par d’éventuelles poursuites.

«Les récents gestes posés par le promoteur et ses sous-traitants, durant un week-end et deux jours avant Noël alors que la Ville est fermée, sont dommageables pour l’environnement et dénotent un manque flagrant de respect pour les lois en vigueur […] Nous examinerons les moyens à notre disposition dans les lois qui régissent les municipalités et sur le plan pénal afin que la Ville obtienne réparation et que ce promoteur se montre davantage respectueux des règlements et des lois», d’indiquer Mme Paulus dans ce communiqué de presse.

Celle-ci précise que les membres du conseil municipal seront d’ailleurs convoqués à une séance extraordinaire dans la semaine du 4 janvier pour donner suite à cette intention.

GBD Construction «clarifie» sa position

Pour sa part, GBD Construction a voulu, lui, dans un message publié sur sa page Facebook, le 23 décembre, à 17 h 59, «clarifier» sa position en expliquant que «ces terrains privés sont l’objet d’une planification de développement résidentiel/multi et commercial depuis de nombreuses années déjà, même avec l’ancienne administration de la Ville» et que «les projets ont été reportés pour diverses raisons au fil du temps, politiques ou non».

«Nous avons déposé [en 2017 et 2018] un plan de développement, un plan d’architecture paysager ainsi que le plan de plantation pour les espaces verts et nous sommes sans nouvelles depuis, malgré plusieurs relances depuis l’acceptation de GBD des modifications de la Ville», d’écrire le président de GBD Construction, Benoit Dumoulin, évitant toutefois d’évoquer dans cette publication l’abattage des arbres effectué quelques heures plus tôt, le même jour.