Or, déplore-t-elle, il semble qu’un moins grand respect est accordé aux cendres des défunts, l’incinération étant pourtant une pratique de plus en plus répandue, surtout depuis les années 1990. «Il n’existe présentement aucune loi qui protège les cendres», explique-t-elle. Avec pour conséquence ultime, constate-t-elle, l’abandon des rituels entourant les enterrements.
Pourtant, contrairement à la croyance populaire, les urnes peuvent aussi être enterrées, au même titre que les cercueils. «Beaucoup de gens choisissent l’incinération. Les cendres demeurent ensuite chez la famille ou sont ensuite exposées dans les columbariums des salons funéraires. Mais qu’adviendra-t-il de ces cendres si le salon fait faillite ou déménage», soulève-t-elle.
Autre conséquence de cette perte des traditions, les fausses idées que se font les gens du cimetière. «Par exemple, plusieurs personnes pensent qu’on ne peut pas enterrer des cendres dans un vieux lot, et donc se privent de cet héritage familial qu’ils possèdent déjà. Nous avons des pierres tombales qui n’ont pas été visitées depuis au moins 30 ans. Il y a même des gens qui ne savent pas que le cimetière existe», pointe Mme Doucette.
Qui plus est, alors que bien des gens pensent le contraire, il existe encore de la place pour de nouvelles inhumations, «au moins le quart du terrain n’est pas encore vendu», estime-t-elle.
Le saviez-vous?
Autrefois situé à l’est de l’église-mère, en bordure de la rivière des Mille Îles (il fut béni le 30 novembre 1768 par l’abbé Petit), le cimetière de Saint-Eustache, rapidement devenu trop petit pour la population grandissante de Saint-Eustache, fut déménagé sur site actuel, en 1866.
Le terrain fut par la suite agrandi à quelques reprises avant d’atteindre sa superficie actuelle, en 1972.
Un peu plus de 17 000 inhumés sont présentement répertoriés au cimetière de Saint-Eustache.