logo journal leveil
icon journal
Vivement du hockey à Québec!

Vivement du hockey à Québec!

Publié le 09/03/2011

La conclusion d’une entente sur la gestion du nouvel amphithéâtre de Québec a coïncidé cette semaine avec la visite du Canadien dans trois grands (?) marchés de hockey américains, Atlanta, Miami (Sunrise) et Tampa Bay. Les plus perspicaces auront sans doute remarqué les sièges vides à Atlanta et non seulement les nombreux chandails du Tricolore autant à Sunrise qu’à Tampa Bay, mais aussi les encouragements nourris à la faveur de l’équipe visiteuse, les Canadiens de Montréal. Enlevez donc les «snowbirds» québécois des estrades en Floride et vous pourrez compter les fervents partisans américains qui restent. Pendant ce temps, le président de la LNH a jeté de l’eau sur le feu des partisans de Québec en les prévenant que «Québec, ni aucune autre ville, n’était candidate à un déménagement d’équipe.»

Comment peut-on à ce point faire preuve d’aveuglement? Des trente équipes de la LNH, neuf évoluent dans des marchés qui n’ont aucun intérêt pour notre sport national, dont nous laissons d’ailleurs les rênes à un petit Napoléon américain. Tampa Bay, Floride, Caroline, Atlanta, San Jose, Phoenix, Los Angeles, Nashville et Anaheim possèdent toutes des équipes de hockey sous prétexte qu’elles constituent un gros marché, sans compter New York qui aligne trois équipes. Gros marché pour qui et pour quoi?

Pour qu’un produit connaisse du succès, il doit d’abord soit y avoir un intérêt, soit le développer chez l’acheteur potentiel. Or, les Américains n’ont AUCUN intérêt pour notre sport national. À peine quelques matchs à la télé en saison, quelques autres en séries en autant que ce soient des équipes américaines qui s’affrontent et des arénas presque déserts en sont la preuve par quatre. Au Canada par contre, avec la nouvelle parité du dollar et le plafond salarial nous dit-on, des villes comme Québec, Winnipeg et peut-être même Hamilton accueilleraient une équipe à bras ouverts et combleraient à n’en pas douter tous ces sièges vides.

Pour revenir à Québec, le retour d’une équipe de la LNH s’avérerait un succès au niveau du hockey mais pour le reste, qu’on ne nous prenne pas pour des valises. «La Ville a zéro risque», s’égosille le maire Labeaume. Hum… il me semble avoir déjà entendu ça d’un dénommé Jean Drapeau à propos d’un stade et d’installations qu’on n’a jamais fini de payer. Québec, la ville et la province, sont les plus gros investisseurs de ce projet et ça, ça veut dire que ce sont nos taxes qui le subventionneront. Peut-être mieux ça que des commissions d’enquête inutiles, mais il reste que NOUS paierons en bout de ligne pour l’investissement comme pour ses dépassements de budget qui ne tarderont pas à se pointer en cours de route. Et le rêve de PKP selon Réjean: «posséder et diriger une équipe de hockey qui non seulement appartiendrait aux Québécois, mais qui parlerait aussi français à tous les niveaux de l’organisation.» Est-ce que je rêve ou est-ce qu’on essaie de faire passer cet homme d’affaires pour un philanthrope nationaliste? Qu’on ne se fasse pas d’illusions! Notre seul droit de propriété sera celui de payer par le biais de nos taxes. Et pour ce qui est de la langue, si et quand Québec obtiendra une franchise, on verra bien si ce grand idéaliste fera passer la langue avant le tout puissant dollar. Et un alignement bourré de joueurs francophones? Qui vivra verra!