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Les maires poursuivent leur croisade

L’autoroute 15 représente la traversée vers l’île de Montréal la plus achalandée avec un débit de 180 000 véhicules par jour alors qu’on estime que le développement de la couronne nord pourrait générer sous peu 1 000 véhicules de plus à l’heure.

Les maires poursuivent leur croisade

Publié le 18/06/2017

Les maires des Basses-Laurentides le répètent depuis 12 ans: il est impératif d’aménager des voies réservées au transport en commun sur l’autoroute 15, entre Laval et Mirabel, pour désengorger ce lien routier considéré comme l’un des plus achalandés au Québec. Ils espèrent maintenant que le changement de gestionnaire des transports, en vigueur depuis le 1er juin, permettra de faire avancer leur dossier.

Depuis le début du mois, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) est venue remplacer l’Agence métropolitaine de transport (AMT), et par le fait même le Conseil intermunicipal de transport Laurentides (CITL), à titre de gestionnaire des transports, sur la Rive-Nord de Montréal, notamment.

Saisie du dossier à maintes reprises dans le passé, l’AMT a déjà reconnu la légitimité du projet, sans jamais toutefois passer à l’action. Maintenant que l’ARTM est en fonction, les maires lancent une fois de plus une offensive et pressent le gouvernement Couillard, et son ministre des Transports, Laurent Lessard, d’agir rapidement.

Dans ses communications avec ce dernier, les maires des Basses-Laurentides lui rappellent que plus de 180 000 automobilistes et usagers du transport en commun subissent chaque jour l’engorgement de l’autoroute 15.

«L’autoroute des Laurentides a été construite à la fin des années 50 et n’a pas changé depuis, contrairement à la population qui, elle, a augmenté» , de dire la mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato. Celle-ci a par ailleurs souligné qu’entre 1971 et 2001, la population des Laurentides a augmenté de 95 % et qu’elle continuera de croître d’ici 2031. Le chiffre avancé est de 31 %.

«Ça en fait des gens et de la voiture! d’ajouter Mme Cordato. On a besoin de ces voies réservées. Tout le monde peut profiter du transport en commun, mais si c’est pour être stationné dans le trafic, ça sert à quoi? »

«Comment peut-on reporter une décision aussi logique et évidente, a renchéri le maire de Blainville, Richard Perreault. Où est le problème? Faudra-t-il attendre encore 12 ans pour que le projet aboutisse? » se questionne-t-il avant de laisser la parole à son homologue de Sainte-Thérèse, la mairesse Sylvie Surprenant.

«C’est une solution logique, économique et prometteuse en termes de développement durable et de réduction de gaz à effet de serre, affirme-t-elle. Le gouvernement et l’ARTM doivent régler le problème.»

L’ARTM

La Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du transport collectif dans la région métropolitaine de Montréal a été adoptée à l’Assemblée nationale le 19 mai 2016. Avec l’entrée en vigueur de la Loi, le 1er juin, l’Agence métropolitaine de transport (AMT) et les conseils intermunicipaux de transport (CIT), tel le CITL, se sont vus dissous tandis que les employés de ces organisations ont été intégrés au sein de l’ARTM. Cette dernière est donc dorénavant la seule responsable de la planification, de l’organisation et du financement des services de transport de plus de 80 municipalités.

Selon les derniers chiffres publiés, on estimait alors à 115 millions de dollars, le coût relatif à l’aménagement de voies réservées sur l’autoroute 15. Une somme qui peut paraître élevée pour certains, mais cela est sans compter sur les coûts faramineux engendrés par les bouchons de circulation qu’ont révélés certaines études réalisées au fil des ans.

«Ces études, a indiqué Marlene Cordato, ont entre autres démontré que le coût du trafic est de trois milliards de dollars, soit 1,5 milliard de dollars en temps et 1,5 milliard de dollars en pétrole dépensé. L’équation pour le gouvernement est assez facile à faire, il me semble!»

«Ma voix pour la voie»

Rappelons qu’en février 2015, afin d’attirer l’attention de Québec sur cette problématique, les maires des Basses-Laurentides et le CITL avaient lancé, sous le thème «Ma voix pour la voie» , une vaste campagne de mobilisation de l’opinion publique afin que soit aménagées ces fameuses voies réservées au transport en commun au centre de l’autoroute 15, entre la station de métro Montmorency à Laval et l’autoroute 50 à Mirabel.

Toutefois, les changements annoncés à la gouvernance de l’AMT quelque temps après avaient alors ralenti leurs ardeurs. Maintenant que l’ARTM est en fonction, on reprend donc là où on avait laissé.