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Un récital de l’organisme Toulèsarts: Une <em>Ode à la paix</em> tout en poésie

C’est le président de l’organisme Toulèsarts

Un récital de l’organisme Toulèsarts: Une Ode à la paix tout en poésie

Publié le 09/01/2015

À l’aube d’une nouvelle année, quelque 40 poètes sont montés sur la scène du Centre d’art La petite église, à Saint-Eustache, au début du mois de décembre, pour lancer leur Ode à la paix. C’est que la poésie est redevenue populaire.

Organisé par Claudine Thibaudeau et Diane Boudreau, de l’organisme Toulèsarts, cet après-midi thématique venait également souligner les trois ans d’existence des Quinzaines de la poésie.

Durant plus de trois heures, poètes du coin et d’ailleurs ont laissé leurs mots témoigner de leurs inquiétudes, de leurs rêves et de leurs souvenirs. Mais, la longueur de cet événement dominical n’avait d’égal que le talent de ses artistes invités.

Ce sont d’abord les habitués du Carrousel de la poésie, de Saint-Jérôme, qui sont montés sur scène réciter leur création poétique, leur vision de la paix.

L’un d’eux, Claude Hamelin, s’est d’ailleurs montré ému de se retrouver entre les murs du Centre d’art La petite église, un bâtiment chargé d’histoire. «J’ai récité de la poésie dans des centaines d’endroits et ici, dans ce lieu historique, avec tous ces fantômes qui se promènent et ce public, c’est incroyable», a commenté l’auteur de L’honnête homme.

Parmi les poètes de la métropole, Katia Lemieux s’est confiée sur le monde dont elle rêve et qui s’écarte de plus en plus de l’idéal de paix avec Je rêve d’un monde: «Il faut beaucoup de désir, beaucoup d’espoir, beaucoup de temps, parfois même l’essentiel pour saisir le bon, saisir le bien, dans l’indifférence atteindre à l’entraide.»

Certains s’exprimaient sur la paix non sans une certaine expérience de la guerre comme John Mallette et Janine Pioger, tous deux nés en sol européen au tournant de la Seconde Guerre mondiale.

Le Canado-Irlandais Mallette a lu quelques extraits de poèmes de son recueil Occupons Montréal, publié aux Éditions Louise Courteau à l’été 2012, tandis que sa compagne Janine a récité la prière qu’elle avait écrite juste avant que les États-Unis ne déclarent la guerre à l’Iraq, en 2003, et qu’elle a transcrite dans son recueil Permanence de l’instant – Que fais-tu de ta vie? «Dieu, si vous existez, ne les laissez pas s’entretuer. La vie vaut plus qu’une idée dans la tête des autorités. Dieu, si vous existez, réveillez leur cœur au cri des enfants qui pleurent, des femmes qui ont peur», a‑t‑elle dit.

André Dagenais, un jeune trentenaire biologiste de métier, a glissé sa petite note philosophique parsemée d’humour avant de déclamer son texte. «On peut se demander parfois s’il y a une génétique de la guerre», a‑t‑il lancé devant un public surpris par son ton vif, mais visiblement stimulé par l’exercice de création littéraire.

De la relève, lui aussi, Jean-Pierre Bouvier a fixé son attention sur le rapport fraternel. «En effet, mon frère, les choses du cœur peuvent faire très mal. La douleur contamine ceux qui aiment mal.»

À entendre tout un chacun, on comprend aisément que la poésie n’appartient plus seulement au monde de l’utopie, elle côtoie désormais la réalité. Elle se décloisonne, se défait de sa lourdeur réglementée.

La série de récitals a été ponctuée de quelques chansons interprétées par leurs auteurs-compositeurs: Yvan-Denis Dupuis, Illmadaro Moret, Serge Becker et Stéphane Pilon.

Mais l’ambiance n’aurait pas été aussi inspirante sans le doux pianotement joyeux d’Yves Choquette, qui est une poésie en soi.