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Oui à l’intégration, non à l’inclusion systématique

(Photo Pierre Latour) – Des dizaines de manifestants se sont réunis à Rosemère, le 19 janvier dernier, en appui à la Fédération autonome de l’enseignement.

Oui à l’intégration, non à l’inclusion systématique

Publié le 11/02/2011

Après avoir entériné l’entente de principe sur les clauses économiques dans le cadre de sa première convention collective, en décembre dernier, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) poursuit toujours la discussion avec le gouvernement en ce qui a trait au dossier des services aux élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA), ce dernier n’ayant pas trouvé sa conclusion durant la négociation.

En appui à la démarche, laquelle se poursuit au sein d’un comité paritaire national, le Syndicat de l’enseignement secondaire des Basses-Laurentides (SESBL) organisait, mercredi dernier à Rosemère, une manifestation à laquelle des dizaines d’enseignants membres ont pris part. «Nous n’étions pas les seuls. D’autres manifestations en Haute-Yamaska, en Outaouais, à Laval et à deux endroits à Montréal ont aussi eu lieu», a indiqué le président du SESBL, Martin Lauzon.

En substance, la manifestation aura a priori permis au syndicat de réitérer son appui aux élèves en difficulté qui vivent l’intégration, mais aussi aux autres élèves qui évoluent à leur côté, à ses membres et, de façon plus large, à l’école publique dans son ensemble. «Inévitablement, l’enseignant va adapter son mode d’enseignement en fonction de l’élève en difficulté, ce qui aura un impact direct sur les autres élèves de la classe. Ultimement, nous croyons que cette réalité est en lien avec l’exode des jeunes vers les écoles privées», expliquait-il au lendemain de la manifestation.

Le cœur du problème? Le manque de service. «Nous ne sommes pas contre l’intégration. Mais nous sommes contre l’intégration systématique. Selon nous, en ce moment, on opère davantage en mode inclusion», mentionne M. Lauzon, d’avis que l’intégration de ces jeunes devrait automatiquement être accompagnée de services, ce qui n’est pas le cas présentement. «Sinon, il faut prévoir des classes spécialisées», ajoute-t-il.

Les 32 recommandations

Dans le cadre de sa négociation, la FAE a dressé une liste comptant 32 recommandations pour une intégration véritablement réussie, lesquelles s’articulent autour de quatre grands axes, soit la prévention et l’intervention précoce de véritables priorités; l’identification des difficultés des élèves au cœur de l’ensemble de processus; l’assurance que la décision d’intégrer un élève à la classe ordinaire s’effectue dans le plus grand respect de certaines conditions préalables; la valorisation et le soutien de l’école publique.

En plus de faire lecture de ces 32 recommandations devant les manifestants massés dans le stationnement des Galeries Mille-Îles, les dirigeants du SESBL ont profité de la tribune pour exposer quelques-unes des «Pires histoires ignorées d’en haut», dont certaines peuvent être visionnées via le site Web de la FAE, au [www.lafae.qc.ca].

Rappelons que le SESBL opère sur le territoire de la Commission scolaire la Seigneurie-des-Mille-Îles. Il compte également à son bord des membres issus de la Formation professionnelle, de l’Éducation aux adultes ainsi que 25 enseignants en milieu carcéral.