Le public a eu droit à un spectacle de grande qualité musicale malgré un bémol… technique. En effet, si les chanteurs avaient tous de magnifiques voix justes, force est d’admettre qu’ils ont à plusieurs reprises entamé leur pièce sans se faire entendre, faisant louper aux spectateurs les premiers mots de la chanson. Le solo du tromboniste Serge Baker est également passé inaperçu dû à un problème technique, lors de la pièce musicale Bone Busters.
Sans cette altération, le Grand Ensemble peut être fier. Il a entamé le spectacle avec deux pièces instrumentales, C-Jam Blues et Li’l Darlin’, ce qui a permis de donner le ton et de mettre à l’avant-scène certains instrumentistes. L’éclairage discret laissait toute la place aux artistes de la scène. Diffuse, elle faisait miroiter les instruments dorés.
Les chanteurs sont ensuite entrés sur scène. Sophie Tchang-Poirier a brisé la glace en venant interpréter Fever, une chanson qui n’a pas mis en valeur sa voix mélodieuse. Son interprétation de Misty, en contrepartie, lui a permis de démontrer le contrôle de sa voix et de jouer de nuances.
Finaliste du concours Ma première place des arts, Élisabeth Mottard a chanté Knock on Wood. Tout son corps traduisait son plaisir de chanter. Elle a été la seule à vraiment habiter la scène, plutôt exigüe pour tous les musiciens. Telle une bombe d’énergie, elle y est également allée avec Respect.
Jade Rolland-Lachance a pour sa part chanté At Last et Mr. Zoot Suit, une pièce tout indiquée pour établir une complicité avec les musiciens, qu’on a senti qu’à moitié. Les spectateurs ont aussi pu écouter Camille Cloutier interpréter On the Sunny Side of the Street et It don’t Mean a Thing.
Mélanie Lizotte a jazzé comme nulle autre sur les notes de Stormy Weather. Son interprétation en deuxième partie de The Lady is a Tramp a réellement prouvé qu’elle pouvait chanter ce style musical. Son expressivité, ses nuances jazzées ont laissé transparaître son plaisir d’être sur scène. Elle a joué de complicité avec les musiciens.
Âgé de 17 ans, Gabriel Lacombe a chanté Sway et For Once in my Life de sa voix de baryton vibrante et chaleureuse. On aurait aimé qu’il se laisse aller davantage en se dandinant.
L’ensemble instrumental a joué Black Orpheus, une mélodie difficile. Particulièrement dans la deuxième partie de l’air, ils ont fait preuve d’uniformité d’écoute et de synchronisme. Blackbird et The Dance of Denial a lancé la deuxième partie du concert. Les musiciens dirigés par Simon Cloutier ont démontré leur capacité à jouer ensemble de façon harmonieuse. L’orchestre a également joué Here, There and Everywhere.
Finalement, Sophie, Élisabeth, Camille et Mélanie ont uni leur voix pour Moonlight Serenade et Stopping at the Savoy. Le Grand Ensemble jazz a pour sa part joué ses dernières notes sur Spring can Really Hang you up the Most et The Chicken. Les spectateurs ont eu droit à de beaux solos notamment du saxophoniste Simon Cloutier, du trompettiste Mathieu Daviault et du bassiste Warren Stolow.