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<strong>La survie du CCP: partie remise jusqu’en 2014</strong>

La directrice du Soleil Levant

La survie du CCP: partie remise jusqu’en 2014

Publié le 11/06/2013

Après avoir frôlé la fermeture en 2012, le Centre communautaire de psychothérapie de l’organisme Soleil Levant n’a toujours pas d’avenir assuré à long terme. Malgré la contribution du ministère de la Santé et des Services sociaux pour 2013, la direction ne sait toujours pas si elle sera en mesure d’offrir les services de psychothérapie en 2014.

Depuis avril 2008, l’organisme le Soleil Levant dirigé par Marie-Josée Bleau se bat pour instaurer une viabilité financière dans ce centre d’aide psychologique où l’on reçoit des gens n’ayant pas les moyens de payer les services d’un psychologue à plein tarif. Au CCP, ils paient un tarif établi selon leur revenu.

«Le CCP, c’est cinq ans d’activités et 650 enfants, adolescents, adultes et couples desservis. C’est plus de 6 200 séances de psychothérapie. C’est d’abord une intervention en amont. Au public, le temps d’attente se chiffre en années. Ces personnes souffrantes n’ont pas les ressources financières pour se tourner vers le privé», a rappelé Mme Bleau devant les membres et bénévoles de son organisme présents lors de l’assemblée générale annuelle, le 2 mai dernier.

Mais voilà, les coffres se remplissent difficilement. L’an dernier, l’Agence de la santé et des services sociaux des Laurentides a versé in extremis une subvention de 15 000 $ au centre, montant nécessaire pour maintenir ses services. Cette année, c’est la ministre Véronique Hivon qui est intervenue en pigeant dans son budget discrétionnaire une somme équivalente afin d’aider le CCP pour l’année 2013.

L’an prochain? Personne ne sait qui financera le CCP, dont la précarité se répercute d’abord par une instabilité du personnel. Depuis cinq ans, 18 psychothérapeutes ont travaillé au centre. De ce nombre, dix sont repartis.

Les clients aussi en souffrent. «À toutes les fois qu’on publicise que l’on va fermer, on doit les rassurer. Ça leur fait vivre beaucoup d’anxiété», affirme Mme Bleau.

«La région des Laurentides est la plus sous-financée en santé mentale», déplore-t-elle. Mais les dernières annonces en santé, faites dans la région par le gouvernement péquiste, lui redonnent l’espoir que l’équité promise pourrait aussi franchir les portes du Soleil Levant.

Reste le partenariat privé que Mme Bleau et les membres du conseil d’administration essaient tant bien que mal d’établir. Convaincre des partenaires financiers d’investir sur une base régulière et à long terme serait la solution idéale, selon elle. «Mais, c’est difficile à recruter», admet-elle.

Au moins, a confirmé Mme Bleau lors de l’AGA, les autres services se portent bien.

En ce qui concerne la réinsertion sociale, l’équipe du Soleil Levant a renouvelé le bail de 13 locataires des appartements Les Citadins, qui sont inscrits au programme de réinsertion sociale dans la communauté.

Le centre de crise a été plutôt actif. Avec 464 demandes d’admission en cours d’année, le taux d’occupation du centre a été de 95 %, soit le plus élevé de son histoire.

Les intervenants du service téléphonique ont passé pas moins de 513 heures en ligne avec des gens en situation difficile ou de détresse.