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Iniquité régionale<strong>: Le milieu communautaire se dit encore ignoré par le gouvernement</strong>

La rencontre chez le député de Deux-Montagnes

Iniquité régionale: Le milieu communautaire se dit encore ignoré par le gouvernement

Publié le 23/01/2015

Las d’attendre le rehaussement de 11 M$ du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), les membres du Collectif communautaire Deux-Montagnes et Mirabel-Sud sont allés, à la mi-décembre, cogner à la porte de leurs députés provinciaux, Benoit Charette et Sylvie D’Amours, pour solliciter leur appui.

Ce n’est pas d’hier que les organismes des Laurentides réclament de Québec qu’il mette fin à l’iniquité régionale. L’ensemble du milieu communautaire du Québec martèle, en effet, que le gouvernement provincial doit injecter 225 M$ dans leur milieu pour combler le manque à gagner annuel, d’où la campagne amorcée en novembre sous le thème 225 minutes pour 225 millions.

La présidente du Collectif communautaire, Marie-Claude Renaud, s’est montrée claire avec les députés. «On travaille avec une clientèle de plus en plus vulnérable, car de plus en plus nombreuse. Les sources de financement sont difficiles à trouver, alors on vient chercher votre appui», a‑t‑elle expliqué.

À l’automne 2013, le gouvernement Marois avait pourtant annoncé aux organismes communautaires autonomes un rehaussement du financement de 162 M$ sur trois ans, dont une première tranche octroyée dans le budget 2014‑2015, ce qui est resté sans suite. «Le Parti québécois aurait repris le pouvoir (aux dernières élections) qu’il n’aurait jamais eu les moyens de respecter cette promesse. Il aurait eu à composer avec le même déficit», a d’abord précisé le député Charette.

Bien qu’ils se disent conscients des enjeux actuels auxquels les organismes régionaux font face, les députés de Deux-Montagnes et de Mirabel sentent leur marge de manœuvre bien restreinte dans le contexte actuel.

Surtout qu’il y aura bientôt un vote à l’Assemblée nationale sur le projet de loi nº 10, qui vise à réorganiser la gouvernance du réseau de la santé en abolissant notamment les agences régionales, ce qui n’est pas pour rassurer les membres du Collectif.

Le député Charette et sa collègue D’Amours ne savent pas encore s’ils voteront en faveur de l’adoption de cette loi, mais ils souhaitent, comme les autres députés de leur formation, y apporter des amendements. «On est d’accord avec le principe, les agences sont trop lourdes, mais il (le ministre Gaétan Barrette) va beaucoup plus loin que ce que nous voulions faire. Nous souhaiterions qu’il y ait deux centres de santé et de services sociaux (CSSS) pour les Laurentides», a expliqué le député Charette.

Ce vœu, c’est aussi celui du Collectif qui estime que l’étendue du territoire des Laurentides nécessite deux centres intégrés de santé et de services sociaux en remplacement de l’actuelle agence.

Les deux députés espèrent de leur côté que le virage proposé par le ministre Barrette apportera au moins un changement dans le mode de financement et qui répondra mieux à la réalité des organismes. «Si on arrivait à changer le mode de financement dans le réseau, ce serait pour nous la façon de corriger l’iniquité régionale», a souligné Benoit Charette.