Dès le début des hostilités, fidèle à son habitude, Lemieux a assailli son opposant. Avec une vitesse grandement supérieure à son vis-à-vis et repérant les ouvertures avec facilité, le champion canadien de la division des super moyens n’a pas pris de temps avant d’ébranler Smichet. En plus d’être doté d’une force de frappe impressionnante pour un boxeur de son âge, à 21 ans, Lemieux semble avoir cette facilité de placer ses coups avec précision.
Pourtant, si on croisait Lemieux dans la rue, on pourrait facilement le prendre comme un jeune homme, tout ce qu’il y a de plus normal. Pour le moment, sa musculature n’a rien de bien spectaculaire et contrairement à d’autres boxeurs, il n’a pas une allure accrocheuse au premier coup d’oeil. Cependant, sur un ring de boxe, dès que la cloche sonne, on ne tarde pas à s’apercevoir de son grand talent. Ce n’est pas mêlant, avec la puissance de frappe qu’il possède, c’est comme si ses coups transperçaient la figure ou le tronc de ses adversaires.
Ainsi, Walid Smichet a eu beau tenter de résister le plus longtemps possible à l’avalanche de coups que lui portait Lemieux, dès les premières minutes de ce duel, on a senti que le combat était inégal.
Seulement au premier round, Smichet a plié les genoux à deux reprises. Au début du second engagement, même si malmené encore, l’Eustachois d’adoption est parvenu à appliquer une solide droite au champion. Celui-ci n’a pas été affecté pour autant. Dans les secondes qui ont suivi, il achevait son opposant avec une droite retentissante. Tombant rapidement et lourdement au sol, Smichet s’est tout de même relevé, non sans avoir peine à marcher. N’ayant visiblement pas repris complètement le contrôle de ses esprits, l’officiel Gerry Bolen, après le compte d’usage, a décidé de mettre fin au combat, à 57 secondes du deuxième round.
Pour David Lemieux, il s’agissait donc de sa 22e victoire depuis ses débuts chez les professionnels, une 21e par K.-O. Au terme de cette courte soirée de travail, le gagnant a salué le courage de son rival. «Même si je l’ai pincé plusieurs fois solidement, ce qui l’a mené à effectuer quelques pas qui ressemblaient à la salsa, Walid revenait toujours à la charge, réussissant même à me frapper solidement à deux reprises.»
Septième revers
Pensant pouvoir tirer avantage de Lemieux en contre-attaque, Walid Smichet fut finalement loin de parer les coups de son assaillant comme il l’espérait. Faut dire, que fort d’un camp d’entraînement en Floride en compagnie de Pedro Diaz, l’un des meilleurs entraîneurs de boxe au monde, dès les premières secondes du combat, David Lemieux a imposé un rythme infernal.
Pour en revenir au vaincu, il s’est montré élogieux envers Lemieux. «Même si j’étais bien préparé, aidé par sa jeunesse, il s’est montré plus fort et plus rapide que moi. Indiscutablement, il peut battre actuellement n’importe quel boxeur moyen et super moyen au Canada.»