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Suzie Poirier: Le plaisir de bien recevoir

Photo Benoît Bilodeau – Suzie Poirier, copropriétaire du restaurant Le Saint-Laurent, à Saint-Eustache.

Suzie Poirier: Le plaisir de bien recevoir

Publié le 17/09/2018

Comme ses parents, Suzie Poirier a ce plaisir inscrit dans ses gènes de bien recevoir les gens et de les rendre heureux autour d’une bonne table. Pas étonnant donc qu’elle est copropriétaire du restaurant Le Saint-Laurent, à Saint-Eustache, là où elle peut, mieux qu’ailleurs, et depuis maintenant trois ans, faire honneur à ses origines gaspésiennes.

Si la native de Sept-Îles a vécu à plusieurs endroits au fil des ans, suivant le paternel (aujourd’hui décédé) au fil du travail que celui-ci dénichait dans le domaine de la construction, cela n’a pas empêché Suzie Poirier de trouver sa voie dès l’âge de 12 ans, et de toujours viser par après à l’emprunter.

Un premier emploi dans un restaurant

«J’ai commencé, comme premier emploi, à travailler dans un restaurant, pour ma tante Paulette à Trois-Rivières. Je faisais un peu de tout: laver la vaisselle, éplucher les carottes, on faisait des soupes. Pour moi, ce n’était pas une corvée. J’y prenais plaisir» , se rappelle-t-elle.

Puis, à l’âge de 16-17 ans, au cégep où elle s’est inscrite en administration des affaires, elle décide dans le cadre d’un projet d’entrepreneuriat financé par le gouvernement fédéral de louer un petit restaurant à Trois-Rivières, qu’elle va opérer durant tout l’été avec l’aide de son copain, de sa mère, de ses sœurs et de son frère.

«C’était un restaurant d’environ 96 places, avec menu du jour. Ça m’a permis de valider si j’aimais vraiment la restauration. Ç’a été un beau défi» , de raconter Suzie Poirier. L’aventure va durer trois ans, jusqu’à son entrée d’abord à l’Université Laval, à Québec, puis aux HEC, à Montréal, où elle obtiendra un baccalauréat en administration des affaires.

Ses études terminées, Suzie Poirier se déniche différents boulots, et à la naissance de sa première fille, elle ouvre une garderie en milieu familial à Lachute, où elle réside encore aujourd’hui. Bien sûr, elle cuisine pour les tout-petits et renoue avec sa passion de la nourriture

Après la garderie, ce restaurant rêvé

Lorsque sa deuxième fille atteint l’âge d’accéder au secondaire, Suzie Poirier et son mari Éric De Cuyper prennent la décision de se porter acquéreurs d’un restaurant. Après d’actives recherches, des amis de leurs amis leur parlent du restaurant Le Saint-Laurent, et l’endroit s’avère être celui qui correspond à leurs attentes.

Après avoir procédé à plusieurs travaux de rénovation, les portes du restaurant ouvrent à nouveau ses portes le 14 septembre 2015, avec à sa tête de nouveaux propriétaires. «Avoir su que cela aurait été autant d’ouvrage, on ne l’aurait peut-être jamais fait. On est un peu naïf quand on commence. En fait, une chance qu’on n’a pas su ce qui nous attendait…» , laisse tomber la restauratrice âgée de 44 ans, qui a reçu beaucoup d’aide des membres de sa famille à ce moment.

Trois ans ont passé depuis, et Suzie Poirier est fière du chemin parcouru. «Nous avons atteint plusieurs des objectifs que nous espérions en cinq ans. Entre autres, nous avons triplé la clientèle en deux ans seulement» , d’illustrer Suzie Poirier, qui décrit son restaurant, ouvert de 6 h 30 (7 h le dimanche) à 14 h 30 chaque jour, comme en étant un de quartier, abordable, sans prétention, où l’on se sent bien accueilli.

Mais, l’aventure est loin d’être terminée. Suzie Poirier et son conjoint, qui peuvent compter sur l’apport de leurs deux filles, Émily Jade, 16 ans, et Véronika, 14 ans, et de leur mère respective, Monique Poirier et Murielle Laferrière, ont plusieurs projets en tête. Parmi ceux-ci, ouvrir le restaurant les jeudis et vendredis soir, avec un choix de 10 plats, mais aussi, aux deux semaines, les samedis soirs, avec là une table d’hôte.

Aussi, le couple a choisi de s’associer à des causes, entre celles de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, pour laquelle huit soupers-spaghettis ont permis d’amasser 1 537 $. On pense maintenant à la Fondation Mira, la Maison des jeunes et les écoles avoisinantes.

«On se fait un devoir d’écouter les gens, de leur offrir ce qui leur tente. Si les gens sont heureux, nous aussi on va l’être. On a, oui, du pain sur la planche, mais on est content» , de conclure Suzie Poirier, dont le sourire montre effectivement qu’elle baigne de bonheur dans ce plaisir de bien recevoir… en bonne Gaspésienne qu’elle est!