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Photo Christian Asselin – Jacques Prud’homme, derrière son bureau, dans les locaux de Nolinor Aviation, rue Louis-Bisson à Mirabel.

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Photo Christian Asselin – Jacques Prud’homme, au terme d’une visite de ses installations, à Mirabel.

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Photo Christian Asselin – Jacques Prud’homme prend la pose, aux commandes de l’un des huit 737 de Nolinor Aviation.

Jacques Prud’homme célèbre ses 50 ans de carrière

Publié le 04/08/2018

C’est le 21 juin 1968, sur le coup de midi, que le président de Nolinor Aviation de Mirabel, Jacques Prud’homme, a fait son entrée dans le monde de l’aviation en acquérant le transporteur aérien Cargair de Saint-Zénon. Cinquante ans plus tard, il est toujours habité par cette même passion qui, depuis, a toujours guidé ses choix entrepreneuriaux.

Jacques Prud’homme n’avait que 12 ans lorsque, pour la première fois, accompagné de son père Victorien, il a pris les commandes d’un Cessna C-180. Il n’en fallait pas moins pour le convaincre que cet univers était le sien. Quatre ans plus tard, alors que son école est en grève, il en profite pour suivre des cours de pilotage pour finalement obtenir sa licence commerciale, en 1966 à l’Aéroclub de Montréal. Il n’avait que 17 ans.
Deux ans plus tard, débutait sa carrière professionnelle lorsqu’il acquérait le transporteur Cargair. La transaction incluait alors un appareil de type Cessna 206 et le permis d’exploitation qui venait avec.
«Nous avons commencé avec ce Cessna et, tranquillement, avons acquis dix appareils jusqu’à ce que, en 1978, nous achetions, mon frère Guy et moi, le compétiteur Air Brochu», explique M. Prud’homme qui n’en avait toutefois pas terminé avec les acquisitions puisqu’en 1989, après avoir vendu ses parts dans Cargair à son frère, il mettait la main sur Épandair, une compagnie d’arrosage pour laquelle il pilotera des appareils de brousse avant d’acheter, en 1999, 23 % de Nolinor.
«Nous avons alors commencé à développer de nouveaux marchés, le cargo notamment, avant d’acheter, en 2007, les deux premiers 737 de la compagnie. C’est en 2012 que la famille Prud’homme est devenue propriétaire à 100 % de Nolinor».
L’entreprise compte aujourd’hui sur la collaboration de 275 employés et possède, entre autres, 8 appareils 737.
«Dans mes rêves les plus fous, je ne me rendais pas là! Nous avons développé au fur et à mesure et c’est comme ça que nous en sommes arrivés à ce que nous sommes aujourd’hui. Tout est arrivé à temps, au bon moment.»
Évolution graduelle
Jacques Prud’homme a pris un peu de recul depuis 2015. Ses enfants, Dominique et Marco, l’épaulent maintenant à la tête de Nolinor Aviation. En pensant au futur de l’entreprise, il leur a donné le même conseil qu’il prodiguerait à n’importe quel jeune entrepreneur qui souhaiterait se lancer en affaires: y aller graduellement.
«Il est important de prendre les bouchées que nous sommes capables de digérer. L’erreur que font souvent les compagnies d’aviation, c’est de prendre les bouchées doubles. Nous les avons tous faites ces erreurs-là!»
S’il avait à recommencer, Jacques Prud’homme emprunterait le même parcours. Il avoue toutefois les avoir prises, à une époque, ces «bouchées doubles».
«En 2007, dit-il, lorsque j’ai acquis les deux premiers 737 de l’entreprise, j’ai fait cette erreur. Cela nous a mis dans une situation financière plus ou moins agréable pour un an ou deux, mais nous sommes passés au travers et avons cumulé les succès par la suite.»
adrénaline
Jacques Prud’homme a été pilote de brousse pendant 20 ans: Cessna 285, 206, Beaver, Norseman, Otter, nommez-les, il les a tous pilotés. Aujourd’hui, il ne pilote plus d’avions, ni ne voit à leur entretien. Il l’avoue d’ailleurs candidement: «J’aime à dire que je suis le plus incompétent de l’entreprise, mais j’ai su m’entourer des meilleurs de l’industrie!»
M. Prud’homme se contente aujourd’hui de survoler la région à bord de son hélicoptère. Chaque matin, «pour éviter le trafic», dit-il, ce cadeau qu’il s’est payé pour ses 60 ans lui permet de parcourir la distance le séparant de sa résidence d’Oka, à ses bureaux de Mirabel. Il l’utilise aussi pour aller à la pêche et visiter des endroits éloignés tels l’Alaska et les îles de Baffin.
«Même si je ne pilote plus d’avions, je demeure un passionné de l’aviation. C’est une aventure continue. C’est l’inconnu. C’est l’adrénaline!» conclut-il.