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Brasseurs Illimités: Le doigté d’un brasseur appelé René Huard

René Huard montre ici les deux bières les plus populaires de Brasseurs Illimités: la India Pale Ale Double et la Saison Belge.

Brasseurs Illimités: Le doigté d’un brasseur appelé René Huard

Publié le 18/03/2015

Ce n’est pas d’hier que René Huard a le doigté du brasseur. Déjà, à l’âge de 17 ans, il brassait ses premières bières à la maison... en prévision – bien sûr! – de son 18e anniversaire de naissance. Puis, celui qui est aujourd’hui âgé de 48 ans a mis en ligne un forum de discussion sur la bière, question de s’amuser. Mais, c’est vraiment à partir de 2003 que celui-ci a commencé à brasser de véritables affaires en offrant une première bière de son cru, brassée dans des cuves qu’il louait, une double porter fumée qu’il avait alors baptisée Calumet.

«J’avais alors 220 caisses de 24 bouteilles à vendre et tout s’est écoulé en moins de 20 minutes. Puis, ma deuxième production a pris un peu plus temps: 40 minutes! Il faut dire qu’avec mes 8 500 amateurs de bière inscrits sur mon forum, cela a contribué à ces premiers succès», raconte non sans une certaine fierté celui qui est à la tête de Brasseurs Illimités, une entreprise basée depuis 2007 à Saint-Eustache.

Dix ans plus tard, c’est surtout une microbrasserie dont la réputation est des plus enviables que René Huard, un natif de Weedon installé à Boisbriand depuis 15 ans, dirige. Il propose aujourd’hui une quinzaine de bières à l’année, disponibles à travers le Québec, dont 12 dans la gamme Simple Malt, des bières de dégustation qui puisent leur inspiration de différentes traditions brassicoles du monde.

Il y a, bien sûr, la Double Porter, la doyenne, d’inspiration londonienne, mais aussi la Saison Belge, une bière rafraîchissante, et la India Pale Ale Double, une bière issue de la tradition américaine. Ces deux produits sont ses meilleurs vendeurs.

Dans la gamme Simple Malt, on notera aussi la Blonde d’Abbaye d’Oka, une bière inspirée du savoir-faire des abbayes belges.

S’il s’est installé à Saint-Eustache, c’est que l’endroit est à proximité de l’autoroute 640, et donne accès aux principaux axes routiers du Québec menant aux diverses grandes villes et à ses fournisseurs. «Et puis, ce n’est qu’à une quinzaine de minutes de chez moi, ce qui est loin d’être négligeable», ajoute le papa de trois enfants.

En plus de la gamme Simple Malt, la microbrasserie eustachoise, qui occupe une superficie de 6 000 pieds carrés «utilisés jusqu’au plafond», il y a la série Légendaire qui compte notamment la Maltus, une bière vieillie dans des fûts de bourbon qui se sert et se déguste comme un scotch ou un cognac.

Il y a aussi la série Alphabétique, qui comptera, vous le devinez, au final, 26 sortes, la plus récente étant la R, une pilsner à l’image des «R»ésolutions que l’on prend au début de la nouvelle année. «Ces bières ne sont brassées qu’une seule fois et c’est une série dans laquelle nous nous amusons lorsque vient le temps de créer l’étiquette. Elles s’écoulent habituellement en l’espace de deux mois chez nos détaillants qui aiment bien ce genre de bières pour leur clientèle», mentionne notre brasseur.

Les produits saisonniers ne sont pas sans reste avec, notamment, la QV2015, une bière avec un taux d’alcool de 7,85 %, à base de véritable sirop d’érable.

La gamme des produits offerts se complète avec deux bières connues pendant un certain temps sous le nom de La Patriote. Elles ont été rebaptisées B’Ill (pour Brasseurs Illimités) Le Roux et B’Ill Le Blond, deux boires qui se prêtent à toutes circonstances.

Aussi, René Huard brasse des bières exclusives à certains clients. C’est le cas de la Impériale Scotch Ale, une brune caramélisée avec un taux d’alcool de 11,9 %, offerte seulement au Marché du Village, à Ange-Gardien, dans les Cantons-de-l’Est.

Dix ans après avoir proposé sa toute première brassée aux amateurs de bière, René Huard se dit fier d’avoir mis sur pied une entreprise avec «pas beaucoup de budget», comme il le dit lui-même, et de pouvoir compter sur une équipe heureuse de travailler dans le plaisir au succès de l’entreprise.

Celui-ci se dit cependant déçu du manque d’appuis qu’il a des instances gouvernementales. «Comme nous sommes situés en banlieue, nous n’avons pas droit aux subventions allouées aux entreprises de la ville de Montréal ou encore aux régions-ressources. C’est frustrant», admet‑il.

Avec la croissance de son entreprise, René Huard, nouveau propriétaire du Petit Meddley, un bar de Montréal qui était menacé de fermeture en début d’année avant qu’il s’en porte acquéreur, devra envisager à déménager ou à agrandir. En effet, celui-ci aura besoin dans un proche avenir de 25 000 pieds carrés pour opérer. Des décisions devront alors être prises.

Pour l’heure, René Huard est surtout homme à aimer la vie, et avec elle, la bière. Le plaisir de brasser des bières, d’en créer de nouvelles, est palpable à l’écouter parler. À cela, que dire d’autre, sinon «Santé, mon cher René!»