logo journal leveil
icon journal
Un gymnase, deux reines et un affrontement

Un Gymnase, Deux Reines Et Un Affrontement

Un gymnase, deux reines et un affrontement

Publié le 02/10/2017

Ce sera la toute première production de l’année, à l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx, deux institutions qui célèbrent leur 50e anniversaire et qui accueilleront deux grands personnages de l’histoire du monde et de l’Angleterre avec Marie Stuart, de l’auteure italienne Dacia Maraini, qui oppose la reine d’Écosse à sa cousine Élisabeth 1ère.

Ce sera la toute première production de l’année, à l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx, deux institutions qui célèbrent leur 50e anniversaire et qui accueilleront deux grands personnages de l’histoire du monde et de l’Angleterre avec Marie Stuart, de l’auteure italienne Dacia Maraini, qui oppose la reine d’Écosse à sa cousine Élisabeth 1ère.

On sait que la première (catholique) fut emprisonnée par la seconde (protestante) et exécutée en 1560, après 19 ans de détention. Que Marie Stuart a connu l’amour, le mariage et la maternité, alors que l’épithète de Reine vierge a marqué le règne d’Élisabeth. Tous les oppose, chacune est obsédée par l’autre et les prétentions de Marie au trône d’Angleterre lui coûteront finalement la liberté et la vie. Mais quelle liberté, quand on est reine et soumise aux exigences de la fonction?

Un match sportif

La pièce, qui nous arrive dans une traduction de Marie-Josée Thériault, nous les présente toutes les deux dans une confrontation intense qui s’opère à distance, mais que le metteur en scène Michel-Maxime Legault a choisi de transposer dans l’arène sportive, alors que les deux reines, chacune multipliée par quatre, porteront les couleurs de deux équipes de ballon-panier. Une chorégraphie tenant du haka, cette danse maorie depuis longtemps récupérée par les équipes de rugby de la Nouvelle-Zélande, teintait d’ailleurs l’extrait présenté en conférence de presse en donnant résolument le ton de l’affrontement à venir.

«Le grand défi était de choisir l’angle dans lequel présenter ce texte et comment l’actualiser. L’allusion au sport permet de faire le parallèle entre deux clans qui ont des convictions et qui se battent pour arriver à se faire entendre» , résumait le metteur en scène dans une entrevue préenregistrée au cours de laquelle il soulignait que l’occasion était belle de mettre en scène ces personnages féminins forts, rendus par huit femmes fortes et une équipe de conceptrices qui aura pu donner, dans son essence, une couleur profondément féminine à ce spectacle.

Dans l’espace

Tout commence par la scénographie d’Olivia Pia Audet qui a conçu un gymnase à priori contemporain, mais revêtant aussi les aspects mystiques et obscurs d’un couloir de la mort, avec ses traces de brûlures, ses potences tenant lieu de paniers et ses murs cloutés.

Cette dualité «arène sportive-huis-clos lugubre» trouve écho dans la conception des costumes, signés Maïa Ménard-Bélanger, qui proposera des uniformes sportifs tout de même dignes des deux souveraines en lice. On cultivera flou historique, mais il y aura de la dentelle, des bijoux et des pierreries, tout autant que des ossements, des crânes et des griffes. L’effet sera inquiétant, suggère-t-on.

Aux éclairages, Éliane Désilets-Dubé tiendra aussi compte de cette dualité et viendra souligner les ambiances avec des nuances vives et froides lors des interrogatoires, alors que la couleur brute, la lumière tamisée, le recours aux bougies, accompagneront les affrontements sportifs. Jouer avec le volume des corps, les angles du décor et les tissus, tout cela fait partie de sa conception.

Pour ce qui est de l’environnement sonore, la conceptrice Marie-Julie Demers annonce d’abord qu’elle avait énormément de latitude avec ces femmes guerrières qui peuvent autant être accompagnées par des icônes féminines, telle Beyonce, que par des rythmes tribaux fortement percussifs. Les zones de souvenir et les moments nostalgiques seront toutefois teintés de douceur et d’humanité. Par moments, des bruits dérangeants et inopportuns viendront colorer (elle a dit «salir» ) le propos et l’action.

À part le metteur en scène et son assistant, Jean-Benoît Mongeau, le spectacle Marie Stuart est affaire de femmes et l’on sent qu’une certaine solennité, du moins une sensibilité particulière, habitera les comédiennes qui défendront cette prise de parole de deux personnages importants de l’histoire du monde.

Marie Stuart sera présentée au studio Charles-Valois du Collège Lionel-Groulx, du 12 au 14 octobre. Billetterie: Cabaret BMO, 57, rue Turgeon à Sainte-Thérèse, 450 434-4006.