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Un Actuaire Au Pays Du Hip Hop

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Olivier Blais

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Rockwell Family : Marc-Antoine Millette, Olivier Blais, Stéphane Charbonneau, Philippe Leclerc et Ricky Saint-Jusna.

Un actuaire au pays du hip hop

Publié le 13/02/2018

Dans le plus strict domaine des probabilités, on se représenterait l’actuaire vêtu d’un complet-veston, jonglant avec les statistiques, les formules mathématiques et autres outils de calcul de risque. En fait, très peu de gens opteraient pour les espadrilles, la casquette et la veste à capuchon.

Sans aller jusqu’à dire qu’il se pointe au bureau avec ses habits de hip hop, c’est un pur actuaire que l’on voit s’éclater, ces jours-ci, sur le plateau de l’émission Danser pour gagner, où le Marthelacquois Olivier Blais se fait remarquer avec la troupe Rockwell Family, composée de cinq gars qui, ensemble, revendiquent tout de même (entre autres fait d’armes) deux médailles aux championnats du Monde de Hip Hop, disputés à Las Vegas (l’or en 2013 et le bronze en 2014).

D’un objectif à l’autre

Maintenant âgé de 31 ans, Olivier Blais a commencé à danser à l’âge de 16 ans, après avoir ressenti une sorte de coup de foudre pour le hip hop. «Je regardais des vidéoclips de Usher, Justin Timberlake ou d’autres artistes pop dans lesquels on voyait des danseurs en arrière-plan. Je trouvais ça vraiment cool, ce qu’ils faisaient, et j’ai commencé à danser en me fixant l’objectif d’apparaître, un jour, dans un vidéoclip» , raconte Olivier.

Cet objectif ayant été réalisé plus d’une fois, il lui a fallu en trouver un autre, qui a aussi été atteint, avec ces deux titres aux Championnats du monde et dans d’autres compétitions prestigieuses. «À Las Vegas, il y a des danseurs de 80 pays, tous des champions nationaux. Le talent qu’on retrouve là, c’est incroyable» , exprime le danseur qui y a donc vu se matérialiser son désir de gravir les plus hauts sommets. C’était avec Rockwell Family (littéralement «la famille qui danse bien» ), une troupe qu’il avait joint un an plus tôt.

Cette fois, avec ses camarades (ils sont tous danseurs et chorégraphes), il tentera d’aller le plus loin possible dans ce concours télévisé qui fait miroiter des prix dont la valeur totale oscille autour de 100 000 $. Le défi est le même pour tout le monde, mais Olivier Blais souligne que la difficulté réside dans le fait qu’il faut faire vite, une fois qu’on a reçu la liste des consignes et des contraintes (une musique, un mouvement précis, un style à intégrer, par exemple), pour monter un numéro qui se tient et surtout qui soit bien rendu.

Contagieux comme le plaisir

«Mais il y a toujours moyen d’être créatif, poursuit-il. L’important, c’est de monter un numéro qui nous ressemble» . Pour Rockwell Family, ça veut dire une routine qui, en respectant tous les critères, intègre à la fois le b-boying (ou break dance), le hip hop, des mouvements qui s’inspirent du popping… et toujours une bonne dose d’humour. «Nous prenons la danse au sérieux, mais on ne se prend pas nous-mêmes au sérieux» , dira-t-il au sujet de la troupe qui mesure toute l’importance du caractère divertissant de la danse. «Si tu as du plaisir sur la scène, ça deviendra contagieux et les gens qui te regardent auront aussi du plaisir» , résume-t-il. La règle d’or, toutefois, sera toujours de privilégier la qualité, ajoute l’actuaire.

De ce point de vue, Olivier Blais aborde la création d’un angle cartésien. «Je vois la chorégraphie comme une séquence de données en me demandant toujours si elle a du sens. Un peu comme dans mon travail. Par exemple, si je vois qu’un mouvement va dans un angle précis, je m’arrange pour en ajouter un qui viendra le contrebalancer. Je vois aussi la scène comme un papier quadrillé. Ça me permet de me situer avec précision dans l’espace, peu importe l’endroit où on fera le numéro» , exprime-t-il en substance.

Un chant du cygne?

Avec cette participation à Danser pour gagner, Olivier Blais (comme d’autres gars de Rockwell Family), fait probablement ses derniers pas devant le public et pourrait vraisemblablement accrocher ses souliers au terme de cette aventure télévisuelle. «En fait, on parle d’accrocher nos souliers, mais seulement sur le plan de la compétition, précise le principal intéressé. On a atteint nos objectifs. On a gagné la plus grosse compétition. Je pense qu’on a fait le tour. Mais nous pourrons continuer de partager notre passion en enseignant, en montant des numéros pour d’autres troupes; on peut donner des ateliers spéciaux et agir comme juges dans les compétitions. Je pense ne jamais quitter le monde de la danse» , exprime Olivier Blais.

Outre celui-ci, la troupe réunit les talents de Marc-Antoine Millette, Stéphane Charbonneau, Philippe Leclerc et Ricky Saint-Jusna. Ce dernier est notamment le coach de la troupe Krankyd, affiliée à l’Académie de Danse Propulsion, de Rosemère. L’émission Danser pour gagner est présentée sur la chaine V télé, du lundi au jeudi, en soirée. Les performances en direct ont lieu le mercredi.