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«Les paroisses seules n’y arrivent plus»

(Photo Michel Chartrand) – Mgr Pierre Morissette est vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Canada et s’attend vraisemblablement à devenir sous peu, président des évêques du Canada. Il est accompagné de Mme Claude Langlois, codirectrice générale à nos journaux, de M. Jean-Claude Langlois, président-éditeur, de Mme Francine Valiquette, et de M. Yves Bourbonnais, directeur de la production.

«Les paroisses seules n’y arrivent plus»

Publié le 14/01/2009

Le 21 juin dernier, après 18 ans passés à la tête du diocèse de Baie-Comeau, Mgr Pierre Morissette devenait le nouvel évêque du diocèse de Saint-Jérôme, le quatrième en importance au Québec, après celui de Montréal, Québec et Saint-Jean-Longueuil. Un territoire certes moins vaste que celui auquel il était habitué, mais quatre fois plus dense en terme de population.

«Les deux diocèses sont très différents l’un de l’autre. Celui de Baie-Comeau s’étend sur une superficie équivalant à la moitié de la France», relate-t-il. En revanche, celui de Saint-Jérôme compte plus de 407 000 paroissiens, comparativement à 90 000 au diocèse de Baie-Comeau. Deux réalités différentes, convient-il, mais une seule et même problématique: la survie du patrimoine religieux. «Les paroisses seules n’y arrivent plus. L’ensemble de la communauté doit s’impliquer et contribuer», plaide-t-il.

Paroisse Sainte-Anne-des-Plaines

La situation que vit présentement la paroisse Sainte-Anne-des-Plaines illustre bien le propos de Mgr Morissette. «Dans ce cas précis, la paroisse vit une double problématique: la survie de l’équipe pastorale et celle des bâtisses religieuses. En fait, c’est toute la question de la survie d’une paroisse qui est remise en question», reconnaît-il.

Rappelons qu’en octobre dernier, le président du Conseil de fabrique, Jean-Guy Martin, tenait une première rencontre avec les paroissiens afin de les informer de la situation financière précaire dans laquelle se retrouvait la paroisse. À ce moment, la fermeture temporaire de l’église aux fins d’économie sur les frais de chauffage avait été annoncée, créant un remous dans la paroisse.
Également, la paroisse Saint-Eustache a annoncé son intention de se départir de son église mère, incapable de subvenir aux frais d’entretien et de restauration.
«Je crois qu’à ce stade-ci, une étape importante a été franchie en terme d’information», souligne Mgr Morissette ajoutant du même souffle que le monde municipal aussi doit s’impliquer dans la sauvegarde des bâtisses religieuses. «Je sais que le monde municipal non plus ne flotte pas dans l’argent. Mais ces gens-là ne peuvent pas non plus ne pas tenir compte de la situation actuelle. J’étais d’ailleurs très heureux d’apprendre que la mairesse Catherine Collin était présente lors de la rencontre du 7 décembre», pointe-t-il.

Le gouvernement du Québec devrait aussi, poursuit-il, être mis à contribution en allégeant, par exemple, les normes régissant l’aide financière à la restauration du patrimoine religieux accordée en vertu d’une entente conclue entre le Conseil du patrimoine religieux du Québec et le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. Selon cette entente, une participation financière du milieu d’au moins 30 % dans l’ensemble de la réalisation des projets de restauration est visée. Pour la paroisse Sainte-Anne-des-Plaines, ces règles signifient qu’elle devra d’abord amasser quelque 700 000 $, soit 30 % des 2,4 millions de dollars requis à la restauration de son église pour bénéficier de l’aide financière. Une somme qu’elle ne détient évidemment pas en ce moment.