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Clémence DesRochers, 50 ans d’un parcours unique

(Photo Yves Déry) – Denise Bombardier avec Clémence DesRochers passant à travers les divers épisodes de ses 50 ans de carrière.

Clémence DesRochers, 50 ans d’un parcours unique

Publié le 29/03/2011

C’est une Clémence DesRochers en pleine forme qui est venue présenter son spectacle, le 12 mars dernier, au Centre d’art La petite église de Saint-Eustache. La salle comble d’un public adulte mixte, où l’on pouvait apercevoir plusieurs têtes blanches, a succombé dès les premiers instants à l’humour de la grande dame.

Sur une scène presque théâtrale drapée de rideaux rouges, Clémence était accompagnée de son amie Denise Bombardier. Les deux dames ont pris place sur les chaises qui trônaient au milieu de l’espace scénique. Le spectacle, se déroulant sous la forme d’une entrevue, a passé en revue de manière ludique et sympathique les 50 ans de Clémence DesRochers.

Un spectacle léger, profondément drôle, où Clémence raconte sa vie et des anecdotes, récite ses textes et ses poèmes, et chante quelques-unes des chansons qui ont marqué notre paysage culturel. D’une grande simplicité et indéniablement à l’aise sur scène, c’est dès l’entrée que Clémence a fait rire la salle comblée de gens ravis de la voir et revoir. Un état réciproque si on en croit ses premières paroles: «Je ne peux pas me passer de vous. Quand je suis chez moi, je commence à faire de l’eczéma!»

Avec Denise Bombardier, Clémence passe donc à travers sa vie. Elle se raconte avec un réel plaisir et beaucoup d’humour face à ce qu’elle a vécu avec les petits travers de la vie comme ses pertes de mémoire. Assez souvent pendant le spectacle, Clémence perdait le fil du récit, soit parce qu’elle interagissait avec la salle, faisait plusieurs digressions ou simplement essayait de se souvenir d’un passage, mais c’est avec beaucoup d’humour et de légèreté qu’elle le reprenait en faisant rire le public.

Un récit de vie qui permet d’entendre l’enfance de Clémence jusqu’à ce qu’elle devienne comédienne et fasse quelques apparitions publiques avec les téléthéâtres, les clubs, ses monologues sur les femmes, la vie ou la vieillesse, jusqu’à ce qu’elle finisse par devenir une inspiration au Québec, notamment de Michel Tremblay et plusieurs autres. «C’est d’ailleurs Les jeudis du groupe qui a inspiré Les Belles-sœurs de Tremblay», mentionne-t-elle.

On peut certainement dire que la grande dame n’a pas la langue dans sa poche, qu’elle manie aussi bien les mots pour faire rire que pour toucher les gens. L’enthousiasme de la salle démontre que Clémence a eu le don de la faire plonger dans son univers pour une promenade tout en plaisir. Venant d’un père poète et rêvant elle-même d’être poétesse, elle aimerait qu’on se souvienne d’elle pour cette ligne, qu’elle a fait maintes fois répéter au public: «Quand la saucisse brûle, le boudin se défait.»