logo journal leveil
icon journal
<strong>Vers une montée de l’anglicisation?</strong>

Éric Bouchard

Vers une montée de l’anglicisation?

Publié le 13/03/2015

Le Mouvement Québec français (MQF) poursuit sa tournée portant sur l’anglicisation du Québec et de ses institutions publiques, auprès des étudiants.

Le conférencier Éric Bouchard, ex-attaché politique de l’ancien député de Borduas, Pierre Curzi, était récemment de passage au collège Lionel-Groulx afin de conscientiser les étudiants sur les impacts actuels de l’aménagement linguistique au Québec.

«Quand plusieurs groupes linguistiques se partagent un même territoire, il n’y a de paix linguistique que si la langue minoritaire a des institutions suffisamment puissantes pour contrer le poids du nombre du groupe majoritaire», a‑t‑il déclaré.

Plusieurs causes sont à la base du recul du français au Québec, notamment la bilinguisation des systèmes de santé et d’éducation, ce qui nous éloigne, croit‑il, «du choix que nous avions fait avec l’adoption de la Charte de la langue française, en 1977, soit de vivre pleinement en français».

Plus encore, cette bilinguisation s’accélère en raison d’un financement public qui favorise nettement les institutions québécoises destinées à la communauté anglophone, au détriment de la communauté francophone, comme les universités McGill, Concordia et Bishop’s, par exemple, qui reçoivent plus de 29 % des fonds publics dédiés aux universités, alors que la minorité anglophone ne représente que 8 % de la population québécoise, fait‑il valoir.

Autre phénomène inquiétant, poursuit M. Bouchard, cette non-obligation de parler en français dans les institutions québécoises. «Au Québec, un anglophone peut très bien obtenir son permis de conduire et sa carte d’assurance maladie sans jamais avoir à parler français», pointe‑t‑il.

Santé et services sociaux

Selon une récente étude portant sur le circuit de financement fédéral en santé au Québec (novembre 2014), plus de la moitié des 277 établissements du réseau québécois de la santé, soit 149, offrent des services en anglais. De ce nombre, 38 ont le statut d’établissement désigné et offrent donc l’entièreté de leurs services en anglais. Selon les chiffres avancés, plus de 35 % de tout le personnel soignant du Québec parle régulièrement ou le plus souvent en anglais au travail, un phénomène en hausse depuis les dix dernières années.

La tournée du MQF se poursuivra au cours des prochains mois, alors que M. Bouchard souhaite rencontrer le plus grand nombre possible d’étudiants.