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Un «budget pompier» du gouvernement Charest

(Photo Michel Chartrand) – Il importait pour la députée de Mirabel, Denise Beaudoin, de donner son opinion sur le budget Charest en rencontrant la presse.

Un «budget pompier» du gouvernement Charest

Publié le 03/04/2009

La population de la circonscription électorale de Mirabel ne retire rien de bon du budget du gouvernement Charest, selon la députée péquiste, Denise Beaudoin.

«C’est du saupoudrage, du maquillage. C’est un budget pompier, c’est-à-dire qu’il éteint certains feux», déclare-t-elle. La seule bonne nouvelle qu’elle ressort, c’est le programme d’infrastructures. Autrement, elle parle du manque de vision du gouvernement Charest et de l’absence de plan de relance. «Il y a seulement 240 millions de dollars d’argent frais dans ce budget. Les annonces avaient déjà été annoncées», fait-elle savoir.

Comme solution au déficit imprévu, la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, a annoncé que dès 2011, la taxe de vente provinciale sera haussée de 1 %, pour être portée à 8,5 %, ainsi que tous les tarifs qui ne sont pas pour l’instant indexés au coût de la vie (à l’exception des services de garde) le seront eux aussi. «Je reste sceptique quant aux frais de service de garde parce que la dernière fois, contrairement à ce qu’il avait promis, il les a augmentés de 5 $ à 7 $», rappelle-t-elle.

Même si Mirabel n’est pas considérée comme la circonscription la plus pauvre du Québec, les effets de la crise économique mondiale se font déjà sentir. «Il y a eu des mises à pied chez Bell Helicopter et beaucoup de PME ont aussi procédé à des mises à pied ou pensent à le faire», souligne-t-elle.

Elle a mentionné les besoins en santé pour ses citoyens: absence de groupes de médecine familiale, absence de CLSC, absence de transport pour se rendre à l’hôpital, disparité interrégionale de 40 millions de dollars. «Rien n’est réglé», signale-t-elle.

L’accès à Internet haute vitesse est un autre dossier qui préoccupe la députée. Plusieurs secteurs de Mirabel n’ont pas cet accès. Le budget prévoit une somme, mais le processus d’implantation prendra cinq ans et la Gaspésie a été placée en priorité. Elle souligne que c’est beaucoup trop long. Cette absence d’accès pénalise les élèves et les PME de certains secteurs à Saint-Canut, Saint-Benoît, Saint-Hermas, Saint-Joseph-du-Lac et Oka.

Mme Beaudoin déplore également l’absence de mesures à améliorer la condition féminine et par conséquent le sous-financement des organismes communautaires, dont nombre d’entre eux vise à améliorer le sort des femmes.

En ce qui a trait à l’agriculture, la seule chose qu’elle retient du budget, c’est que la Financière agricole est «sur le bord de la faillite».

Rien pour les centres de tri, rien pour le logement social, ajoute-t-elle.

La performance de la Caisse de dépôt a des conséquences qui vont concerner les gens de la circonscription comme tous les Québécois. «En tant qu’avocate, ça me fait peur de voir que la CSST a un trou de 3,7 milliards de dollars», affirme-t-elle.

La nomination de Michael Sabia à la tête de la Caisse ne l’enchante pas non plus. «Qu’il dise qu’il n’empêcherait pas la vente de Bombardier à des étrangers est une insulte aux gens de Mirabel», estime-t-elle.

Rappelant que le Parti québécois avait réussi le déficit zéro malgré les conséquences que cela a eues, dans le système de la santé notamment, elle estime qu’une fois que «les gens se sont serré la ceinture» le gouvernement aurait pu en profiter pour avoir un plan de relance plutôt que de retomber dans le déficit et d’augmenter les tarifs.