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«Chaque cas est différent», soutient la Société de l’autisme des Laurentides

Photo Jean-Marc Laliberté – Karine Brunet est directrice générale de la Société de l’autisme des Laurentides.

«Chaque cas est différent», soutient la Société de l’autisme des Laurentides

Publié le 21/04/2018

À la Société de l’autisme des Laurentides (SAL), on admet d’entrée de jeu que le fait que plus de 50 % des demandes relatives au «supplément pour enfant handicapé nécessitant des soins exceptionnels» aient été refusées depuis l’instauration de ce programme, en juin 2016, est une statistique qui peut sembler élevée. Toutefois, on n’est pas prêt, d’emblée, à lancer la pierre au gouvernement.

«J’ai entendu que les demandes d’autres parents d’enfants non autistes, mais handicapés lourdement, ont aussi été refusées. C’est du cas par cas. De mon côté, j’ai un enfant autiste, mais je ne pense pas que je serais admissible à ce supplément», de dire Karine Brunet, directrice générale de la SAL, avant d’ajouter que tout est relatif et que le terme «exceptionnel» ne revêt pas la même signification pour tous.
«Je ne sais pas exactement ce que le gouvernement recherche et quels sont les critères exacts pour être admissible au supplément pour soins exceptionnels. Toutefois si une famille juge qu’elle vit une situation exceptionnelle, cela ne veut pas nécessairement dire que le gouvernement sera du même avis. Chaque cas est différent.»
Et les adultes dans tout cela?
Guylaine Robert vient d’annoncer qu’elle prenait sa retraite après avoir consacré 23 années de sa vie à la cause de l’autisme dans les Laurentides. Mère d’un garçon autiste d’âge adulte, elle se questionne de son côté sur l’absence d’aide de Québec aux parents, qui, comme elle, n’ont d’autre choix que de demeurer à la maison pour s’occuper de leur enfant adulte handicapé.
«S’il y avait un tel programme pour les 21 ans et plus, affirme Mme Robert, c’est certain que j’aurais appliqué, car je suis obligée d’être à la maison avec mon fils pour m’en occuper. Mais pour les enfants d’âge scolaire, la maman bénéficie d’une pause le jour. Le gouvernement veut bien aider, mais si le jour l’enfant est au service de garde, la maman a des journées à elle, ce que je n’ai pas».
Une chose est certaine, tous les intervenants s’entendent pour dire que pour augmenter ses chances de recevoir la dite subvention mensuelle, il importe d’être bien préparé et de soumettre à Québec un dossier béton.
«Le parent doit absolument faire la preuve qu’il est nécessaire, entre autres, d’avoir quelqu’un à temps plein à la maison pour s’occuper de son enfant», conseille Guylaine Robert.
L’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ) peut aussi être d’un grand soutien lorsque vient le moment de remplir les documents nécessaires, comme l’a expliqué Katy Bendwell, porte-parole.
«Il faut vraiment mettre l’emphase sur les besoins exceptionnels de l’enfant et de quelle façon ceux-ci sont formulés dans le formulaire. L’enfant doit avoir de grandes incapacités. On encourage donc les parents à documenter leur demande et à y inclure les documents les plus récents et probants pour démontrer les besoins».
Soulignons que pour les enfants à besoins jugés non exceptionnels, le gouvernement du Québec verse une subvention de près de 200 $ par mois aux parents.