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Sasha Pizzagalli met de côté son rêve des Jeux olympiques

Sasha Pizzagali.

Sasha Pizzagalli met de côté son rêve des Jeux olympiques

Publié le 26/01/2010

Être un athlète de haut niveau demande beaucoup de sacrifices. Il vient un temps où la passion du sport ne les vaut plus. C’est ce qui est en train de survenir pour la nageuse eustachoise, Sasha Pizzagalli.

Son retour au Club aquatique Saint-Eustache (CASE), en octobre dernier, après une année d’entraînement au sein du Club de natation du Parc olympique de Montréal (CNPPO) cachait peut-être un questionnement plus grand que le simple fait de vouloir nager à proximité de la maison.
«Je ne veux pas arrêter la natation complètement, mais peut-être nager avec les maîtres nageurs pour garder la forme. J’aime mieux me consacrer à mon avenir», indique Sasha Pizzagalli.

Envisager son avenir autrement

Et son avenir, elle ne l’envisage vraisemblablement plus comme nageuse. «J’ai mis de côté mon rêve des Jeux olympiques», admet-elle sereinement. Âgée de 17 ans, la jeune femme a trouvé difficile son année au sein du CNPPO: nouvelle demeure, nouvelle école, nouvel entraîneur, nouvelle philosophie d’entraînement. «Je dois faire un choix entre la natation et l’école. Mon année au CNPPO m’a fait réaliser ça. J’étais brûlée le soir. C’était exigeant. Je vais prendre ma décision au cours de la prochaine année, mais je suis pas mal décidée», avoue-t-elle.

Celle qui veut devenir coiffeuse depuis plusieurs années n’a pas aimé sa première année de cégep. Les cours magistraux demandaient trop d’attention pour la fille d’action qu’elle est. Après une session sabbatique, Sasha Pizzagalli entamera un cours de coiffure d’un an et demi, en janvier 2010, à l’école Paul-Émile-Dufresne.

Retrouver le plaisir de nager

Depuis son retour au CASE, la nageuse n’a participé qu’à une seule compétition, la compétition P1-P2 de CAMO, qui se tenait les 31 octobre et 1er novembre derniers. Elle a récolté trois médailles chez les 17 ans et plus. Elle a obtenu l’or au 400 m quatre nages, le bronze au 400 m style libre et au 200 m quatre nages.

Les temps réalisés n’ont rien à voir avec ses meilleurs temps personnels de l’an passé. Avec un premier boulot dans une chaîne de restauration rapide, Sasha a diminué ses heures d’entraînement hebdomadaires de presque 20 %. «Je me sens plus joyeuse. J’ai le temps de voir mes amis. Je ne me prive pas autant. Je veux vivre un peu», fait-elle savoir.

Son entraîneur au CASE, Sébastien Poulin, convient qu’elle est à un âge de questionnements. «Peut-être qu’elle est une fille qui a besoin d’une vie équilibrée et qui a besoin de ne pas tout mettre dans la natation», admet-il. «Je veux retrouver le plaisir de nager. Je vois encore l’entraînement comme un emploi et ça ne me tente pas autant qu’avant», confie l’Eustachoise.

Sébastien Poulin confirme que, dès son retour au CASE, elle lui a fait savoir qu’elle ne désirait plus s’entraîner le matin. «Je lui ai dit que je ne lui mettrais pas de pression», confirme-t-il.

Sa prochaine compétition aura probablement lieu en janvier et sera d’envergure provinciale.

Redonner à la natation

D’ici là, en plus de ses cours de coiffure et son emploi à temps partiel, elle continue d’entraîner de jeunes nageurs du groupe des Grenouilles du CASE, âgés de 6 à 8 ans, avec sa coéquipière Myriam Gauthier. «Je leur apprends les techniques de base et on organise des minicompétitions entre eux. J’aime être avec les enfants et jouer avec eux. Ça travaille ma patience et j’aime pouvoir constater que ce que je leur montre ils peuvent l’appliquer», fait-elle savoir.

Au sein de son groupe de huit enfants, l’un d’entre eux est trisomique. Une expérience qui ouvre les œillères de la jeune femme. «C’est beaucoup de responsabilités. Elle écoute bien et fait beaucoup d’efforts. Elle agit comme les autres enfants, il faut juste répéter plus souvent. Elle a du caractère. On la traite comme les autres», mentionne-t-elle.

Ainsi, elle enseigne aux apprentis les rudiments des styles libre et dos par des jeux et des relais. «Ils savent que je nage, mais je ne parle pas des compétitions et des résultats. C’est sûr que je leur dis qu’ils doivent s’appliquer pour devenir bons et se rendre loin. Leurs yeux deviennent gros et brillants», raconte-t-elle.

Saviez-vous que…

Sasha Pizzagalli est née à Laval, le 28 février 1992.

Son idole en natation est la médaillée olympique, Natalie Coughlin. Cette nageuse américaine est la première femme à avoir nagé 100 m au style dos en moins d’une minute.

Sasha Pizzagalli aime les films Blue Crush et Into the blue.

Sa superstition est de toujours porter son propre casque de bain et ses lunettes de piscine, qui doivent avoir une corde verte ou mauve, en compétition. Elle lève ses pieds aussi lorsqu’elle traverse un rail de chemin de fer.