La fiducie constituée par l’actionnaire majoritaire de Ressources Éco-Niobium, Michel Gaucher, compte quatre fiduciaires. Ceux-ci, des résidents d’Oka de longue date, auront le mandat de distribuer à la population d’Oka 90 % des dividendes déclarés. Les 10 % restants serviront à défrayer leur salaire (80 000 $ chacun par année), à réaliser des projets municipaux de même qu’à l’octroi de bourses d’études universitaires à des étudiants okois.
Michel Gaucher
Son nom revient souvent lorsqu’il est question de la relance de la St. Lawrence Columbium, mais qui est Michel Gaucher? Principal actionnaire de Ressources Éco-Niobium, M. Gaucher est diplômé de l&#8217;École polytechnique de Montréal, titulaire d&#8217;un baccalauréat en droit de l&#8217;Université de Montréal et d’un MBA de l&#8217;Université McGill. Il a été impliqué dans divers secteurs, telle l’éducation, et a participé à la réalisation de plusieurs projets immobiliers au Canada et à l&#8217;étranger.
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<li>Gaucher est par ailleurs un fin connaisseur du secteur minier, lui qui a notamment pris part à la gestion de la construction et la mise en chantier de centres de formation en Afrique et en Amérique latine en plus de siéger, de 1991 à 2006, au conseil d’administration de Cambior inc., une société minière aurifère. Jusqu&#8217;à tout récemment, il était le chef de la direction de la Woulfe Mining Corp. Il est membre de l&#8217;Association du Barreau canadien et de l&#8217;Ordre des ingénieurs du Québec.</li>
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Les fiduciaires
Il était important pour les actionnaires d’Éco-Niobium que les fiduciaires choisis soient des acteurs économiques d’importance déjà établis à Oka (ou à Saint-Joseph-du-Lac). En plus de gérer la fiducie, ces fiduciaires auront aussi le mandat d’assurer, auprès de la population d’Oka, et ce, avec pouvoir d’intervention, la conformité de tous les engagements pris par Éco-Niobium.
Le plus connu d’entre eux est certes Me Jean-Pierre Bélisle, avocat et économiste. Propriétaire du vignoble La Roche des brises à Saint-Joseph-du-Lac, cet agriculteur a été député à l’Assemblée nationale de 1985 à 1994.
Sylvain Lécuyer est également au nombre des quatre fiduciaires identifiés par Éco-Niobium. Né à Oka d’une famille d’agriculteur, il est surintendant en construction. Lui qui réside à quelques dizaines de mètres de la mine, il a été aux premières loges, au milieu des années 70, pour constater la façon dont elle était gérée à cette époque. C’est d’ailleurs l’une des raisons de son implication.
Les deux autres fiduciaires, Paul Audet, arpenteur-géomètre en affaires depuis 26 ans, et Hugo Dagenais, résident dans le domaine des Ostryers.

Pour Pascal Quevillon, maire d’Oka, les citoyens se sont prononcés contre la réouverture de la mine lorsque, lors de la deuxième rencontre citoyenne sur les cinq qui étaient originalement prévues pour les informer sur les tenants et aboutissants de ce projet, ils ont quitté la salle en claquant la porte.
«Les citoyens n’en veulent pas de la mine! S’ils ont changé d’idée, il faudrait qu’ils m’en fassent part. De notre côté, nous avons tourné la page. Nous étions un gros filtre pour la population, mais là, il n’y a plus de filtre», a lancé le maire Quevillon qui ne comprend pas comment les représentants d’Éco-Niobium, Michel Gaucher en tête, puissent déambuler dans les rues de sa municipalité et promettre des dividendes à la population alors que, dit-il, «Éco-Niobium doit toujours des milliers de dollars en comptes impayés à la Municipalité».
«Éco-Niobium est en train d’acheter la population! a dit Pascal Quevillon. Après la deuxième rencontre citoyenne, il [Michel Gaucher] était rendu incontrôlable. On voyait des signes de piastres dans ses yeux. Il est en train de jouer au poker avec nos citoyens! Quand il aura l’acceptabilité sociale, il ne sera plus là pour gérer la mine.»
Le premier magistrat d’Oka a en outre rappelé que le terrain sur lequel est située la mine appartient toujours à la Municipalité et que le ministère des Ressources naturelles a récemment lancé les appels d’offres pour la décontamination du site.
«Ils ont été clairs, a conclu M. Quevillon, s’il y a un projet minier, ils vont se retirer. Ce serait très décevant.»

«Éco-Niobium est en train d’acheter la population!» dit le maire Pascal Quevillon

Le mercredi 1er mars, dans la salle de conférence de l’entreprise agricole Les Jardins Végibec, rang Sainte-Sophie, à Oka, les représentants de Ressources Éco-Niobium ont rencontré quelques agriculteurs de la région, une douzaine de familles en fait, pour leur exposer leur projet de rouvrir la mine autrefois exploitée par la St. Lawrence Columbium. Une dizaine d’entre eux ont déjà signé pour donner leur aval au projet.
L’année dernière, à la même période, ce sont ces mêmes agriculteurs qui faisaient pourtant le pied de grue devant l’église d’Oka, où se tenait une rencontre d’information portant sur la possible réouverture de la mine, pour signifier leur mécontentement. Un an plus tard, Michel Gaucher, l’un des actionnaires principaux d’Éco-Niobium, dit avoir fait ses devoirs, avoir écouté les Okois, et revient donc avec une nouvelle proposition.
Il leur promet, entre autres, la protection totale du caractère agricole et le maintien de l’attrait touristique d’Oka. Il assure en outre que toutes les activités, propres aux opérations quotidiennes de la mine, se feront sous terre, camouflant ainsi le bruit de la machinerie, les nuages de poussière de même que les vibrations trop prononcées.
Le sol qui contient de l’uranium sera par ailleurs décontaminé, l’eau filtrée, le ruisseau Rousse purifié et les résidus retirés du champ visuel. Mais surtout, et c’est là que les Okois seront peut-être faciles à convaincre, Éco-Niobium offre à tous les résidents d’Oka, qu’ils soient agriculteurs ou non, des millions de dollars par année en dividendes.
«Je comprends que la St. Lawrence Columbium, qui s’est éteinte en 1975 et qui dort depuis ce temps-là, ait laissé des cicatrices. Le souvenir est mauvais, très très mauvais!»
Création d’une fiducie
Ces millions de dollars, Éco-Niobium les a d’abord offerts à la Municipalité d’Oka qui, en avril dernier, a préféré se retirer du projet, craignant, entre autres, de perdre une subvention du ministère des Ressources naturelles, s’élevant à près de 1,4 million de dollars et destinée à décontaminer le sol de l’ancienne St. Lawrence Columbium. Le maire Pascal Quevillon avait alors également déploré le manque de garanties émises par le promoteur pour expliquer sa décision.
À la suite de ce refus d’Oka de s’impliquer davantage, l’entreprise minière est donc revenue à la charge et a décidé d’offrir ces millions de dollars directement aux Okois. La loi sur le développement durable exige d’ailleurs ce partage des richesses avec la communauté touchée.
Afin d’assurer une distribution continue d’une partie des profits générés par l’exploitation de la mine, une fiducie irrévocable et indépendante, dirigée par des hommes d’affaires d’Oka, a été créée par Éco-Niobium. Une fiducie semblable sera créée pour la communauté de Kanesatake.
Jusqu’à 40 000 $ par année
Les bénéficiaires de ces retombées économiques seront d’abord la population qui réside à proximité de l’opération minière. Ces propriétaires, des agriculteurs pour la plupart qui possèdent les terrains situés sur le rang Sainte-Sophie, à moins de 500 mètres de la mine, recevront 40 000 $ par année, imposables, jusqu’à ce que cessent les opérations de la mine (20 ans minimum). Ceux qui demeurent de 500 à 1 300 mètres de la mine recevront 20 000 $ par année.
Un nouveau système d’aqueduc sera par ailleurs construit par Éco-Niobium et alimentera en eau potable les résidents du rang Sainte-Sophie, du rang Sainte-Germaine, du rang du Domaine, de la montée du Village et d’une partie du rang de l’Annonciation. Ceux-là auront droit à 13 000 $ par année.
Finalement, tous les autres membres votant de la communauté d’Oka auront aussi droit à leur part du gâteau. On évalue cette somme à 1 900 $ par électeur par année.
Une fois que le projet aura été présenté à l’ensemble de la population, Éco-Niobium compte tenir un référendum afin d’obtenir l’acceptabilité sociale.
La mine, qui créera 250 emplois et qui, à terme, pourrait générer près de 4 milliards de dollars, à la valeur marchande actuelle du Niobium, pourrait ouvrir dès 2019.
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Qui sont les fiduciaires?