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Profits en chute libre: La résilience des agriculteurs atteint son point de rupture

Des agriculteurs se sont réunis à Québec en décembre dernier pour démontrer leur mécontentement.

Profits en chute libre: La résilience des agriculteurs atteint son point de rupture

Publié le 22/03/2024

On entend parler depuis plusieurs semaines des conditions difficiles pour les agriculteurs. Des manifestations ont lieu en France, mais aussi au Québec. Rimouski en a également accueilli une au début du mois. Mais que se passe-t-il exactement avec nos agriculteurs ?

Marcel Denis, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Ste-Scholastique, est lui-même agriculteur depuis de nombreuses années dans la région. « J’avais un troupeau laitier dans le passé. Maintenant, je fais de la grande culture : maïs et soya. Et j’ai une érablière », confirme-t-il.

Pour lui, il n’y a aucun doute : les revenus des producteurs ont diminué dans les dernières années, voire moins. « Tout a monté. On regarde le prix du maïs par exemple, il a baissé de beaucoup. C’est évident que ce n’est pas facile », affirme-t-il. Par exemple, une tonne de maïs qu’il pouvait vendre plus de 300 $ par le passé, il doit maintenant la vendre à 200 $. « Ça couvre à peine les coûts de production », souligne l’agriculteur.

Ces coûts de production ne sont cependant pas les seules dépenses que nos agriculteurs ont à payer. « Les taux d’intérêt ont monté. Et ceux qui étaient déjà chargés du point de vue de l’endettement, avec l’intérêt qui a monté, ce n’est pas mieux », rappelle le président du syndicat local de l’UPA. Les dépenses se multiplient donc et les dettes augmentent. Salaires, intérêt, réparation, production : tout s’accumule, sans que les revenus augmentent vraiment.

La difficulté serait également au niveau de la chaîne de production alimentaire. « Tout le monde prend les coûts de production, paie les salaires et les salaires montent. Nous, on est dans le bas de l’échelle. Tout le monde se paie et nous on prend ce qu’il reste », mentionne M. Denis.

Une situation difficile, selon lui, mais qui en affecte certains plus que d’autres. « Moi, je suis en fin de carrière. Alors, c’est moins alarmant que le jeune qui arrive, commence et a déjà des dettes. Ce n’est pas évident pour lui », conclut-il.

Notre équipe se penche actuellement sur la question de la relève en milieu agricole dans un tel climat. Un texte suivra sur le sujet sous peu.