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«On ne veut pas devenir la poubelle du Québec!»

Le président de l’organisme S.O.S. Déchets–Groupe Enviro-Action, Laurent Locas, a dénoncé avec vigueur l’importation massive de déchets en provenance de Longueuil, au lieu d’enfouissement de Lachute.

«On ne veut pas devenir la poubelle du Québec!»

Publié le 09/04/2010

Dans le cadre d’une conférence de presse qui a réuni, au Centre culturel Honorius-Lafond, dans le secteur de Saint-Hermas, à Mirabel, citoyens et élus, S.O.S. Déchets–Groupe Enviro-Action, organisme regroupant des citoyens des MRC d’Argenteuil et de Mirabel, a dénoncé avec vigueur l’importation massive de déchets en provenance de Longueuil au lieu d’enfouissement de Lachute.

«On ne veut pas devenir la poubelle du Québec!», a dit son président Laurent Locas, le mardi 6 avril dernier, entouré pour l’occasion de Scott Mckay, député de l’Assomption, Mario Laframboise, député d’Argenteuil-Papineau-Mirabel, Denis Lavigne, maire de Saint-Placide et Denise Beaudoin, députée de Mirabel. Tous ont fait valoir que l’exploitante du site, Gestion environnementale Nord-Sud, une filiale de RCI Environnement, contrevient ainsi aux autorisations qui encadrent l’exploitation du site.

Les citoyens concernés déclarent vivre une situation infernale depuis décembre 2009. Ils sont à même de constater une augmentation importante du nombre de camions de déchets circulant dans le secteur. Le tonnage mensuel acheminé au site d’enfouissement, en décembre dernier, s’élevait à plus de 64 000 tonnes, soit deux fois plus qu’à la normale. «Si ce niveau est maintenu, il est évident que la limite de 500 000 tonnes par an sera largement dépassée en 2010.», a affirmé M. Locas. Selon les renseignements obtenus, il s’agirait d’environ une centaine de camions-remorques par jour, qui circulent dans les rues à toute heure du jour.

Rappelons que le surplus de matières résiduelles enfouies a des impacts directs sur la population. L’organisme reçoit régulièrement des plaintes relatives aux odeurs en provenance du site et certains citoyens se sont aussi plaints d’être incapables de dormir à cause du bruit incessant des camions. Ces plaintes, explique M. Locas, ont toutes été transmises au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, sans résultats satisfaisants.

Lors des audiences publiques du Bureau des audiences publiques sur l’environnement, il y a eu un large consensus sur la nécessité de limiter la provenance et la quantité des déchets. L’agrandissement du site de Lachute a été autorisé pour un tonnage annuel pouvant aller jusqu’à 500 000 tonnes, en provenance d’un territoire bien défini, dont Montréal et la Rive-Sud ne font pas partie.

Notons qu’une lettre a été envoyée à la ministre Line Beauchamp dénonçant l’entreprise exploitante du site de Lachute puisque cette dernière contrevient à la Loi sur la qualité de l’environnement de plusieurs façons. Les membres de S.O.S. Déchets demandent à la ministre d’intervenir le plus rapidement et efficacement possible afin que soient respectés la Loi et le décret encadrant l’exploitation du site. De plus, M. Locas a affirmé que la MRC d’Argenteuil s’apprêtait à se plier au désir de l’exploitante du site d’enfouissement et à modifier le Plan de gestion pour l’accommoder et lui permettre d’accueillir les déchets de Montréal et de la Rive-Sud. Inquiète, la population demande donc aux maires de la MRC de respecter sa volonté et de refuser l’enfouissement des déchets de ces deux grandes régions de Longueuil et Montréal, tel qu’ils s’y étaient engagés lors du projet d’agrandissement du site en 2003.