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Les sinistrés veulent passer à «autre chose», un an après…

Photo Benoît Bilodeau – Plusieurs dizaines de sinistrés des inondations du printemps 2017 ont tenu à prendre part à ce rassemblement pour dénoncer le fait que leurs dossiers ne sont pas toujours réglés.

Les sinistrés veulent passer à «autre chose», un an après…

Publié le 23/05/2018

Devenus bien malgré eux des sinistrés en raison des inondations du printemps 2017, les propriétaires de plus d’une cinquantaine de résidences, principalement situées à Deux-Montagnes, mais aussi à Saint-Placide, Valleyfield et dans le secteur de Fabreville, à Laval, se sont rassemblés le lundi 14 mai dernier, entre 17 h et 19 h, pour dénoncer le fait que leurs dossiers ne sont toujours pas réglés… un an plus tard.

Et c’est au parc Central, à Deux-Montagnes, là où les terrains de soccer avaient été envahis par plusieurs pieds d’eau, que ces sinistrés ont voulu faire part de leur impatience et de leur incompréhension, eux qui sont toujours en attente d’un règlement final de leur dossier respectif.

Le rassemblement avait été organisé par Jean Bourassa, un résident de la 13e Avenue, à Deux-Montagnes, qui a été évacué en mai 2017 durant une période de trois semaines. Depuis, celui-ci multiplie les démarches auprès des fonctionnaires du ministère de la Sécurité publique du Québec pour que son dossier soit «fermé» , mais en vain.

Des histoires tristes à entendre

«On veut faire bouger les choses. Cela a trop duré. Cela n’a aucun bon sens. Moi, j’ai subi une attaque cardiaque il y a deux mois, et je suis actuellement en arrêt de travail. La présente situation n’a m’a sûrement pas aidé. Ça fait plus d’un an que je suis là-dedans. C’est toujours la même ‘’patern’’: on me demande une photo, une facture. Et puis, on change d’agent. On n’est pas capable de communiquer avec les responsables. Ça ne bouge pas. J’ai hâte de fermer les livres. On veut passer à autre chose» , a-t-il dit, d’entrée de jeu.

Des histoires tristes comme celle de M. Bourassa, il y en avait une bonne cinquantaine d’autres à entendre sur place.

Comme celle de Céline Forget, une résidante de la 13e Avenue, également à Deux-Montagnes, qui a été évacuée le 7 mai 2017. «On n’a toujours pas réintégré notre maison, moi, mon conjoint et mon gros toutou. Dans notre cas, il faut soulever la maison. On a envoyé les papiers. On téléphone, on n’a pas de retour d’appel et quand on en a, c’est pour nous dire qu’on a pas envoyé tel papier. Ça s’éternise, c’est difficile d’avoir des réponses justes. On est dans le néant total, et c’est difficile à vivre, ce néant-là. Ça commence à être tannant, long, pénible et très lourd. Nous autres aussi, on existe et on aimerait vivre une vie normale» , de lancer cette dame.

Une motion de la CAQ à l’Assemblée nationale

Présent à ce rassemblement, le député de Deux-Montagnes, Benoit Charette, a à nouveau déploré les délais que vivent ces sinistrés. «Nous assistons à une démonstration tout ce qu’il y a de manifeste que les situations ne sont pas réglées pour bon nombre de gens. De voir tous ces gens ici, c’est signe qu’il y a de la détresse» , a commenté le député de la Coalition Avenir Québec (CAQ).

D’ailleurs, sa collègue de la circonscription voisine de Mirabel, Sylvie D’Amours, porte-parole de la CAQ pour le dossier des inondations printanières, a dès le mercredi suivant, déposé une motion selon laquelle «l’Assemblée nationale déplore que de nombreux dossiers de citoyens victimes des inondations printanières de 2017 ne soient toujours pas fermés auprès du ministère de la Sécurité publique; et qu’elle demande au ministre [http://Martin Coiteux] d’intervenir dès maintenant afin d’accélérer le processus pour les citoyens» .

Enfin, M. Bourassa a dit attendre les réactions. «On va voir si ça bouge. Si ce n’est pas le cas, on fera autre chose» , a-t-il assuré quelques jours après ce rassemblement.