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Les préfets dénoncent

Le maire Marc Lauzon.

Les préfets dénoncent

Publié le 06/05/2011

Le jeudi 28 avril dernier, au moment d’adopter son projet de Plan métropolitain d’aménagement et de développement, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) s’est butée au refus de voter de deux de ses secteurs, soit la couronne nord, laquelle comprend les MRC de Deux-Montagnes et de Mirabel, ainsi que le secteur de Laval. Les trois autres, soit l’île de Montréal, Longueuil et la couronne sud ont approuvé le dépôt.

Invités à commenter cette décision, les préfets Marc Lauzon, maire de Deux-Montagnes, et Hubert Meilleur, maire de Mirabel, se sont montrés catégoriques. «Ce plan bloque toute possibilité de développement non seulement résidentiel, mais aussi industriel et prévoit qu’il n’y aura aucun agrandissement du périmètre urbain pendant cinq ans», a déploré M. Meilleur.

Même son de cloche du côté de M. Lauzon qui affirme que le vote des secteurs de Longueuil et de la couronne sud témoigne du fait qu’ils n’ont pas compris l’ampleur de la problématique. «Si nos recommandations n’ont pas été prises en compte au moment de préparer ce plan, pourquoi le seraient-elles maintenant?», a-t-il soulevé.

Selon M. Meilleur, le plan, à titre d’exemple, obligerait la nouvelle génération de famille à vivre en condo, à la merci des grands promoteurs immobiliers. «Vous avez une idée combien ça coûte un condo? À Montréal, un 4 ½ se détaille à près de 500 000 $», a-t-il fait valoir. Ce qu’il faut en comprendre, c’est que le plan exige de la couronne nord qu’elle privilégie la construction de bâtiments à haute densité afin d’atteindre le chiffre de 27 habitations par hectare. Or, ce chiffre oscille présentement entre 12 et 15 dans la région pour grimper à 30 à Laval et 50 à Montréal.

Le plan handicape également le développement industriel. Déjà, M. Meilleur craint de perdre un projet sur lequel la Ville de Mirabel travaille depuis six mois. «Il s’agit d’une entreprise de métallurgie aéronautique. Si on ne trouve pas de solution, on va la perdre et l’entreprise va aller s’installer à Plattsburgh ou même au Mexique», a-t-il déploré avant d’ajouter: «Tout est trop compliqué. Une entreprise qui veut s’installer ici doit faire affaire avec le ministère des Affaires municipales, puis la CPTAQ, puis la CMM. Un simple projet prend des années à aboutir. En 1959, le pont Champlain a été construit en trois ans. Là, on parle de le reconstruire en 10 ans. Si le gouvernement du Québec souhaite vraiment bloquer le développement régional, qu’il le dise haut et fort».

D’avis que la CMM poursuit un mauvais débat, M. Lauzon croit plutôt à l’importance pour les cinq secteurs, incluant l’île de Montréal, de travailler ensemble pour faire de la grande région métropolitaine une capitale mondiale d’envergure. «La CMM, c’est la moitié du Québec en terme de population et de richesse. Si on bloque le développement de cette façon, c’est tout le Québec qui s’appauvrit», a-t-il fait remarquer.

À court terme, les élus de la couronne nord espèrent une rencontre avec la ministre responsable des Laurentides, Michelle Courchesne. D’autres revendications sont aussi à prévoir. «Nous sommes à l’étape où il nous faut parler fort pour être compris», a conclu M. Lauzon.

Une période de consultation de 120 jours, présentement en cours, suivie d’une consultation publique prévue l’automne prochain devrait mener à l’adoption finale du plan.