logo journal leveil
icon journal
Les organismes communautaires crient à l’injustice

Les représentantes de plusieurs des 145 organismes des Laurentides étaient présentes à Sainte-Thérèse, mardi, pour protester contre l’important manque à gagner dont elles se disent victimes.

Les organismes communautaires crient à l’injustice

Publié le 07/02/2017

Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) estime à 17,5 millions de dollars ce qui manque à ses membres pour opérer convenablement. Mercredi, en conférence de presse au Centre communautaire Thérèse de Blainville, à Sainte-Thérèse, on a voulu passer un message clair au premier ministre Philippe Couillard.

«Si les représentantes des quelque 145 organismes communautaires des Laurentides vous ont convié ici, aujourd’hui, a lancé d’entrée de jeu Linda Déry, porte-parole du ROCL, c’est qu’elles veulent rendre visible ce grand écart qui existe entre le financement qu’elles reçoivent actuellement du gouvernement du Québec et leurs besoins réels.»

Se tenant debout derrière une affiche sur laquelle un thermomètre avait été dessiné pour imager leurs revendications financières, ces représentantes d’organismes ont dit être à bout de souffle, insistant sur le fait qu’au final, c’est la population qui souffre de cette situation.

«Les organismes doivent souvent faire le grand écart afin de joindre les deux bouts, a insisté Mme Déry. Certains se résignent à faire des mises à pied économiques alors que d’autres doivent réduire leurs activités.»

Des cas concrets

Pour illustrer concrètement ce que vivent au quotidien, et ce, depuis nombre d’années déjà, ceux et celles à qui incombe la lourde tâche de gérer les organismes communautaires de la région, citons d’abord en exemple le Centre d’entraide Thérèse-De Blainville. Sa directrice générale, Danielle Bilodeau, n’a d’autre choix que de composer avec un budget restreint. Financé à hauteur de 109 000 $ par Québec, sur une base annuelle, elle aurait plutôt besoin de 247 000 $ pour répondre aux besoins de sa clientèle.

«On reçoit dans notre organisme de la clientèle encore plus hypothéquée que ce à quoi nous sommes en mesure de répondre. Devant cette réalité, nous sommes forcés de faire du chômage économique», explique Mme Bilodeau qui est loin d’être la seule dans son cas.

Tandis que plusieurs gestionnaires d’organismes de la région se voient ainsi obligées de réduire leurs heures d’ouverture pour pallier cet important manque à gagner, d’autres, telles Mme Bilodeau, incapables de payer le salaire de leurs employés 52 semaines durant, choisissent plutôt de les diriger vers le bureau de chômage lorsqu’arrive l’été.

À La Mouvance, Centre de femmes, sa directrice, Angèle Poulin, soutient quant à elle que le manque de près de 70 000 $ avec lequel elle doit composer s’illustre en absence de services et de présence de l’organisme pour les femmes.

«Dans nos demandes de subventions, nous parlons chaque fois de l’importance d’avoir des travailleuses à temps plein, ce qui installe en même temps une stabilité et une crédibilité auprès des participantes, mentionne-t-elle. Notre budget ne nous le permet pas. Les demandes sont de plus en plus criantes: pauvreté, violence psychologique, etc.»

«Ceux qui ne trouvent pas de solutions, a conclu Linda Déry, se retrouvent avec des travailleuses malades ou épuisées parce que ces femmes qui œuvrent dans le milieu communautaire ont le cœur sur la main et se disent: si moi je ne réponds pas aux besoins de ma clientèle, qui le fera?»

Chaque année, les organismes des Laurentides réalisent plus de 200 000 interventions directes auprès de la population.