logo journal leveil
icon journal
featuredImage

Photo Christian Asselin – Le bureau du directeur Michel-Louis Beauchamp a été occupé, lundi. Une seule de ces personnes est un étudiant du collège.

GalleryImage1

Jasmine Léger, porte-parole du Syndicat des travailleurs des milieux associatifs en éducation (STTMAE).

Les bureaux de la direction assiégés au collège Lionel-Groulx

Publié le 26/04/2018

Pour protester contre le renvoi d’un employé permanent de l’Association générale des étudiants et des étudiantes du Collège Lionel-Groulx (AGEECLG) et la suspension avec salaire d’un autre, des membres de leur syndicat ont envahi les bureaux de la direction du collège, lundi.

Cette histoire a débuté le 16 avril lorsqu’en se présentant au travail, les deux employés en question ont réalisé que les serrures du local où ils œuvraient depuis quelques années, pour l’un, et quelques mois, pour l’autre, avaient été remplacées.
En se présentant au bureau de la sécurité du collège, une lettre les attendait. Dans celle-ci, on leur expliquait qu’ils n’étaient plus à l’emploi de l’AGEECLG et que leur présence sur le terrain de l’établissement n’était plus souhaitée. Or, rien dans cette lettre n’expliquait les raisons de leur renvoi.
Vérifications faites auprès des gens concernés, cette décision de mettre à pied ces deux employés émane d’un petit groupe d’étudiants de l’AGEECLG, membres par surcroît du Comité représentatif des étudiants et étudiantes (CREE) du Collège Lionel-Groulx. Ceux-ci ont exprimé des doutes sur la gestion des finances de leur association. Une enquête administrative a dès lors été lancée.
«Le 16 avril, des étudiants ont fait voter l’abolition du poste permanent et la suspension d’un autre poste sans donner de raisons valables et sans convoquer l’ensemble des membres à cette rencontre», de préciser Benjamin Lecomte de l’AGEECLG avant d’ajouter qu’il n’endosse pas la décision du CREE d’agir ainsi.
«Ce qui nous dérange le plus dans l’histoire, d’ajouter Jasmine Léger du Syndicat des travailleurs des milieux associatifs en éducation (STTMAE), représentante des deux employés touchés par cette décision, c’est que l’employé qui a été licencié l’a été sans que la décision ne se prenne en assemblée générale. Qui plus est, aucun motif ne lui a été donné pour justifier son congédiement.»
La décision de congédier un employé et de suspendre l’autre aurait en effet été prise «en cachette», nous a-t-on dit, sans que tous les membres aient été consultés au préalable, comme le stipule pourtant la charte.
Les cotisations au cœur de la problématique
Chaque session, les étudiants du collège doivent obligatoirement payer une cotisation à leur association étudiante. Alors que ces cotisations avaient été utilisées, depuis 2012, à payer une dette contractée auprès du Collège, la situation financière de l’AGEECLG se serait rétablie depuis l’hiver 2016. Selon nos sources, l’AGEECLG obtiendrait ainsi quelque 240 000 $ par année. Or, une partie de cet argent manquerait.
Du côté du Collège, qui, soulignons-le, n’a pas les pouvoirs de s’immiscer dans la gestion des finances de l’AGEECLG, on a confirmé lui avoir remis toutes les sommes relatives aux cotisations de ses étudiants. À l’AGEECLG, pour justifier la demande d’une enquête, on affirme vouloir «protéger les intérêts de ses membres».
Ajoutons à cela que les employés mis à pied n’avaient pas accès aux comptes de l’AGEECLG et n’avaient pas de cartes de crédit, ni autres cartes bancaires. Ils ne pouvaient, non plus, signer les chèques. Où est donc l’argent manquant? Espérons que l’enquête en cours le révèlera.