Pour une quatrième année consécutive, Jonathan Plante participe à la tournée de sensibilisation de la CNESST dans les écoles secondaires, les centres de formation professionnelle et les cégeps du Québec. Le 10 novembre, au matin, il était au Centre de formation professionnelle CSSMI-CSSWL, de Saint-Eustache, pour donner sa conférence devant plusieurs dizaines d’étudiants, à l’agora.
Jonathan Plante est un jeune charpentier-menuisier, ambassadeur de la CNESST, devenu paraplégique à la suite d’un accident. Il s’est réveillé un matin, dans sa routine, pour se présenter sur un chantier où il travaillait avec des collègues. Il a fait une chute de hauteur, pour se retrouver cloué dans un fauteuil roulant, et ce, depuis mars 2007.
«L’objectif que je me suis donné avec cette conférence est de provoquer une réflexion. Quand vous allez partir après cette conférence, vous devriez prendre trois secondes pour vous poser deux questions. La santé et la sécurité, ça représente quoi pour vous? C’est quoi les risques et les raisons qui vous pousseraient à suivre les procédures et les règles? » de mentionner, d’entrée de jeu, le conférencier.
Toucher sa cible
Ce dernier fait aujourd’hui des prestations magistrales devant les élèves souhaitant travailler dans différents domaines. Il souhaite partager son histoire, en détail, et les erreurs qu’il a faites pour en arriver dans cette situation. Jonathan était un «amateur de sensations fortes et de sports» . Il aimait faire de la moto à haute vitesse, aller à la pêche et jouer au hockey, étant une personne qui repoussait les limites pour augmenter sa dose d’adrénaline. Il y a 10 ans, tout a changé. L’insouciance, en une fraction de seconde, a occasionné un grave accident. Sa colonne vertébrale en était la victime.
Il racontait les circonstances entourant son accident et son nouveau quotidien. «Quand on dit que les handicapés sont inclus dans la société, c’est vrai. Je peux faire tout ce que je faisais avant, mais il y a une condition. Il me faut de l’aide ou un nouvel outil pour y arriver. À l’époque, j’allais à la pêche avec mes amis. Maintenant, j’y vais toujours, mais ils doivent me porter. En chaise roulante, je ne peux pas me déplacer seul dans le bois. Je profite de ce moment comme si c’était la dernière fois que je le fais, car un jour, mes chums ne pourront plus me porter sur leurs épaules.»
Ce discours de l’ambassadeur a sans doute touché sa cible et causé la réflexion souhaitée dans la tête de ces jeunes présents. Une période de questions suivait la séance.
Néanmoins, il n’y a pas que des deuils et des pertes dans cette histoire: «Je suis un amoureux du hockey depuis que je suis petit. Cette passion s’est évaporée en une fraction de seconde. Maintenant, je l’ai retrouvée grâce au hockey sur luge.»
Les jeunes à risque
Rappelons que chaque jour, au Québec, 28 jeunes sont victimes d’un accident du travail. Les personnes de 24 ans et moins sont particulièrement à risque d’avoir un tel accident, d’abord parce que leur mobilité en emploi est élevée. En effet, les semaines suivant l’embauche sont celles où les travailleurs, tous les âges confondus, sont le plus à risque de se blesser.
Au cours de la tournée effectuée en 2016, Jonathan Plante a sensibilisé plus de 4 700 jeunes aux conséquences d’un accident du travail.
Pour en savoir plus sur la santé et la sécurité du travail chez les jeunes, il suffit de visiter le [http://www.jeunesautravail.com].
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