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Ils ont consacré leur vie à élever les enfants des autres

L’utilisation des appareils électroniques est contrôlée chez la famille d’accueil que nous avons rencontrés.

Ils ont consacré leur vie à élever les enfants des autres

Publié le 09/04/2018

Au cours des 12 dernières années, un couple des Basses-Laurentides estime avoir accueilli, élevé et surtout aimé quelque 360 «enfants de la DPJ». Eux-mêmes parents de trois enfants, ils n’échangeraient leur vie pour rien au monde.

Non, ça n’a pas toujours été facile: départs douloureux, fugues, jeunes aux prises avec des problèmes de drogue, de vol, mais le jeu en a valu la chandelle, comme l’a expliqué Chantal (nom fictif) qui avait toujours rêvé de fonder une grande famille.

«J’ai toujours couru après les bébés, lance-t-elle d’emblée. À 11 ans, alors que certains disaient vouloir être policier ou pompier, moi, je voulais aider des enfants!»

Chantal et son conjoint ont été bien servis à ce niveau, eux qui hébergent régulièrement six adolescentes à la fois, pour de courtes ou de longues périodes, en plus de voir à l’éducation de leurs trois enfants biologiques. Ces adolescentes, âgées de 13 à 17 ans, leur sont confiées après que la DPJ ait jugé que leurs parents n’étaient plus aptes à en prendre soin.

«Certaines familles d’accueil préfèrent n’accueillir que des bébés. De notre côté, nous avons choisi des adolescentes. Il faut savoir quel groupe d’âge est le plus approrié pour nous et une fois que l’on trouve ce qu’on aime, ça devient extraordinaire» , d’ajouter Chantal.

Encadrement serré

Bien sûr, on ne peut élever neuf enfants sans établir des règles que ceux-ci doivent respecter. Chez ce couple des Basses-Laurentides, toutes participent aux tâches ménagères. Pas question de se présenter dans la cuisine sans s’être attaché les cheveux et laver les mains au préalable. Et si on souhaite manger du dessert, il faudra se le cuisiner. Quant aux appareils électroniques, un seul iPad est disponible et son utilisation est contrôlée.

«Les filles que nous accueillons savent que je ne suis pas leur mère. Je suis comme une bonne tante pour elles. On leur laisse donc vivre leur vie d’adolescente, tout en leur donnant un cadre, insiste Chantal. C’est ça qui est important. Elles ont une heure de rentrée et 30 minutes obligatoires de devoirs tous les soirs. Nous leur montrons à gérer leur temps, leur argent et leurs émotions. On veut les amener à devenir des êtres structurés.»

Harmonie, la clé

Si ce couple est aujourd’hui considéré comme une bonne famille d’accueil par le Directeur de la protection de la jeunesse, c’est aussi en raison de l’environnement paisible qu’il offre à ses pensionnaires. Chantal et son conjoint ne se chicanent pas et réussissent à trouver des moments pour se retrouver.

«Le vendredi, c’est sacré! Nous dînons ensemble. C’est écrit à l’agenda» , dit Chantal qui réserve également du temps à l’horaire pour des vacances en famille, car, comme elle l’a mentionné, «c’est important aussi pour le noyau familial de se retrouver tous ensemble, nous cinq! Nos propres enfants en ont autant besoin que nous. Une gardienne vient alors à la maison pour s’occuper de notre gang.»

«Pour devenir une bonne famille d’accueil et que ça marche, renchérit l’homme de la maison, ça prend un couple solide. C’est la base! Ça prend de l’harmonie dans le couple. Du calme. De la propreté. Les jeunes ont besoin de retrouver une certaine paix, une tranquillité qu’ils n’ont pas dans leur milieu.»

À l’heure actuelle, 849 enfants de la région sont accueillis dans 352 ressources de type familial. Parmi celles-ci, 139 sont des familles de proximité, tels les grands-parents, un oncle ou une tante.

Le processus afin de devenir famille d’accueil peut être long. La première étape à entreprendre consiste à participer à une soirée d’information. La prochaine aura lieu le 24 mai, à 18 h 30, à l’auditorium du Pavillon Jeanne-Mance de l’Hôpital de Saint-Jérôme. Cette soirée s’adresse aux gens intéressés par tout type de famille d’accueil (régulière ou avec possibilité d’adoption). Il n’est pas nécessaire de s’inscrire.

Pour les couples désirant postuler toutefois, la présence des deux conjoints est obligatoire.