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En déficit de 80 000 $: l’organisme La Libellule est en quête de solutions

Audrey Potvin, directrice générale de La Libellule, en compagnie de l’une de ses résidentes.

En déficit de 80 000 $: l’organisme La Libellule est en quête de solutions

Publié le 21/03/2017

Basée à Pointe-Calumet, mais desservant l’ensemble des Basses-Laurentides depuis plus de 50 ans, La Libellule accueille, et ce, sur une base quotidienne, de 15 à 20 personnes âgées de 21 ans et plus, souffrant d’une déficience intellectuelle et/ou atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme sévère. Devant composer avec un déficit de plus de 80 000 $, une première dans l’histoire de l’organisme, sa directrice générale, Audrey Potvin, est inquiète pour l’avenir.

Comme Mme Potvin l’a expliqué, l’important déficit que doit combler l’organisme s’explique en partie par l’ouverture, cette année à Saint-Eustache, d’un centre d’activités qui permet de répondre à une clientèle qui souffre de troubles plus légers. Deux intervenantes y travaillent en permanence et y accueillent 20 personnes par jour. «En faisant cela, a mentionné la directrice de La Libellule, nous avons dû assumer des coûts importants. Cette année, nous avons été capables d’éponger notre déficit, mais cela nous met en situation de risque. Si nous ne trouvons pas de solutions, au mois de mai, nous fermons les portes!»

Actuellement, Audrey Potvin reçoit 172 000 $ par année du gouvernement du Québec, pour s’occuper de 20 personnes par jour. Toutefois, c’est presque le double qu’elle voit passer dans l’un ou l’autre de ses centres de jour, et lors des fins de semaine de répit, mais sa subvention n’est pas ajustée en conséquence.

Elle ajoute que la situation n’ira pas en s’améliorant puisque, en date du 1er mars, dix personnes se trouvaient sur une liste d’attente et neuf autres, qui auront atteint l’âge de 21 ans, au cours de l’année 2017, auront aussi besoin d’une place.

Devant ces faits, la directrice de La Libellule estime plutôt à 250 000 $ la somme dont elle aurait réellement besoin pour poursuivre convenablement sa mission auprès de sa clientèle.

«Je fais quoi?»

Lorsqu’un enfant vivant avec un handicap intellectuel ou spectre de l’autisme atteint l’âge de 21 ans, ses parents se tournent alors vers La Libellule. Jusque-là, pris en charge par l’école spécialisée des Érables, de Deux-Montagnes, il y sera accueilli à bras ouverts s’il est en mesure de bien se comporter en groupe et, bien sûr, si la place est disponible.

«Cette réalité-là, elle existe, clame Audrey Potvin, mais on n’en parle jamais des 21 ans et plus. On parle souvent des jeunes et des subventions dont ils bénéficient, mais lorsqu’ils ont 21 ans, il arrive quoi? Les 19 personnes qui sont sur ma liste d’attente, je fais quoi avec elles? Je dis à leurs parents qu’ils doivent patienter deux ans sur une liste d’attente? Qu’ils doivent quitter leur emploi? Ce n’est pas logique!»

Bien placée pour constater la hausse fulgurante des demandes d’accueil de personnes autistes ou déficientes intellectuelles ces dernières années dans les Basses-Laurentides, Audrey Potvin souhaiterait voir les budgets alloués par Québec être bonifiés en conséquence. De toute évidence, ce n’est pas le cas.

«Les budgets ne suivent vraiment pas, dit-elle. On a une belle grande tarte, mais il faut la séparer égale!»

Rappelons que ce sont des parents, voulant trouver une solution aux problèmes scolaires de leurs enfants vivant avec une déficience intellectuelle, qui se sont regroupés en 1966 et qui ont démarré La Libellule. Plus d’un demi-siècle plus tard, l’organisme a toujours comme mandat de défendre les droits des parents et de leurs enfants.

Préoccupé par la situation

Au Centre de santé et de services sociaux des Laurentides, le porte-parole, Alain Paquette, a dit être au fait de la situation précaire et les difficultés financières rencontrées par La Libellule. D’ailleurs, une rencontre avec les dirigeants de l’organisme est prévue à l’agenda, la semaine prochaine.

«Nous sommes disposés, a-t-il indiqué, à explorer différentes avenues et à le soutenir notamment au chapitre de la gestion. On reconnaît que La Libellule offre d’excellents services aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle et à leurs proches et nous allons continuer de travailler en collaboration avec lui.»