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Des heures immobiles pour des centaines d’automobilistes

Vu l’attente, certains automobilistes ont tout simplement abandonné leur véhicule

Des heures immobiles pour des centaines d’automobilistes

Publié le 02/06/2022

Le trafic est devenu un véritable enfer depuis le début des travaux du REM sur le boulevard Industriel à Saint-Eustache. Des travailleurs exaspérés stationnent leurs voitures et poursuivent leur chemin à pied pour se rendre au travail ou revenir à la maison, parfois sous une pluie battante.

« J’ai stationné ma voiture au cinéma de Deux-Montagnes pour aller travailler chez Nova Bus. Il faisiat beau le matin. Mais en après-midi pour revenir, il pleuvait à boire debout. Je ne l’a trouvais pas drôle. Une marche de 25 minutes sans parapluie. J’étais mouillé », lance sur un ton colérique, David Leroux.

« Mon trajet est habituellement de 15 minutes, mais depuis quelques jours, il s’éternise à trois heures. Inconcevable. Pendant ce temps là, mon enfant est seul à la maison. Je n’aime pas ça voir mon gars de 11 ans seul durant des heures. Je ne veux pas la DPJ sur mon dos parce que des ingénieurs n’ont pas pensé à un plan B pour la durée des travaux », ajoute-t-il sur le même ton accusateur.

Cet employé de Nova Bus précise que plus de 300 à 400 travailleurs quittent « en même temps » le bureau. « Il ne faut pas être surpris de voir que c’est un bordel à la sortie. Pourquoi ne pas avoir fait une route de contournement ? », s’interroge-t-il.

Sa collègue de travail, Julie Tremblay, elle, a dû marcher pendant 35 minutes. « Après le travail, j’ai décidé de retourner à la maison à pied et de revenir chercher mon auto vers 18h30, une fois le trafic passé ».

Devant cette situation cauchemardesque, son employeur a décidé de devancer d’une heure la journée de travail, question de diminuer l’attente dans la circulation sur l’autoroute 640 à la sortie 24, notamment.

Un autre automobiliste raconte sa mésaventure mentionnant que des « voitures sont restées immobiles pendant plus de 45 à 60 minutes avant de pouvoir avancer d’un seul pouce. C’est la congestion totale », déplore Scott Williams.

On se relance la balle

M. Williams dit avoir tenté d’obtenir des explications en communiquant avec la Ville, mais peine perdue. « La Ville nous dit de téléphoner au Réseau express métropolitain (REM), le REM a seulement des boîtes vocales. C’est inacceptable d’avoir trois heures de retard », renchérit-il, visiblement désemparé.

Cette situation inhabituelle cause également des maux de tête aux parents, dont certains auraient défrayé d’importantes sommes en pénalité à la garderie. « Un père de famille a dû payer un surplus de 120$ pour ses enfants qui étaient pris à la garderie, le père étant arrêté dans le trafic monstre », mentionne Mme Tremblay, qui dit avoir lu cette information via une publication sur le web.

Toujours sur les réseaux sociaux, des photos ont circulé démontrant que les gens en avaient ras-le-bol d’être « prisonniers » dans la voiture, à la grosse chaleur suffocante.

« Moi, j’en pouvais plus d’attendre. Je suis passé sous le viaduc à pied pour aller joindre un ami qui m’attendait de l’autre côté pour venir me porter au boulot », écrit un internaute.

Les images montrent des gens à l’extérieur des véhicules, impatients de reprendre le volant.

« Des attentes interminables, surtout après une dure journée de travail. Pas de bons sens. Il faut que le REM corrige la situation et rapidement », peut-on lire sur Facebook parmi les commentaires diffusés. (voir autre texte pour la réponse du REM)

Notons que le secteur est fréquenté par 25 000 usagers de la route quotidiennement selon le ministère des Transports. Le bouchon de circulation s’étend sur plusieurs kilomètres à la ronde durant les heures de pointe. La patience est de mise.