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<em>Débrancher Catherine?: </em>la décision de deux parents devant la mort annoncée de leur fille

Catherine et sa mère, Carole Paiement, auteure du livre Débrancher Catherine?

Débrancher Catherine?: la décision de deux parents devant la mort annoncée de leur fille

Publié le 16/09/2016

Si la survie de Catherine, une jeune femme de 26 ans, relève du miracle, elle est surtout tributaire de la décision de ses parents qui, contre vents et marées, refuseront de débrancher leur fille. 

Publiée aux Éditions La Semaine, Débrancher Catherine? relate l’histoire de cette jeune femme âgée dans la jeune vingtaine, agente de bord qui, entre deux vols à Winnipeg, se fait frapper de plein fouet par un semi-remorque alors qu’elle traverse la rue pour aller prendre un café avec sa collègue de travail.

«La compagnie aérienne pour laquelle Catherine travaillait nous a appelés pour nous dire que Catherine avait eu un accident et que nous devions venir sans tarder», relate Carole Paiement, la mère de Catherine mais également l’auteure du livre.

Ce que les parents ignorent c’est que les médecins les attendent pour débrancher leur fille.

«Elle avait 28 tubes, des fils, il n’y avait aucun espoir, son espérance de vie était nulle. Elle avait le cerveau fissuré et rempli de sang et un traumatisme crânien très sévère. Rien n’était normal. Si elle survivait, elle restait dans un état neurovégétatif. L’équipe médicale voulait la débrancher.»

Transfert vers Montréal

L’impact est frontal chez Catherine, ce qui veut dire que tout ce qui touche la parole, la vue, etc., est atteint.

En dépit du pronostic peu encourageant, les parents de Catherine décident de ne pas la débrancher et de vivre avec les conséquences de leur décision, et des complications attenantes.

Dix jours plus tard, Catherine est transférée à Montréal.

«Elle avait commencé à respirer tranquillement, se souvient Carole Paiement. Par contre, les risques du transport étaient énormes. Il y avait des chances qu’elle ne passe pas au travers. Ce fut un vol éprouvant pour Catherine.»

L’équipe qui est en place à l’hôpital Sacré-Cœur réitère le souhait des médecins de Winnipeg et demande à débrancher la jeune femme, ce à quoi les parents s’opposent à nouveau.

Réadaptation

Un mois après l’accident, Catherine émerge du coma, mais ne se rappellera rien des deux mois avant l’accident et des deux mois qui suivront.

S’ensuit une très longue réadaptation où elle devra réapprendre tout. Semi-paralysée du côté droit, elle quittera pour l’Hôpital juif de réadaptation et, durant sept mois, côtoiera des neuropsychologues, des ergothérapeutes, des orthothérapeutes et des éducatrices spécialisées quotidiennement.

Surnommée «la petite miraculée», Catherine aura fait déjouer bien des pronostics médicaux. De retour dans son condo à Saint-Joseph-du-Lac, Catherine vit aujourd’hui avec 19 séquelles de son accident.

Autonomie

Même si elle est déclarée invalide à vie, Catherine a réussi à retrouver une certaine autonomie, suffisamment pour être capable de vivre seule chez elle. Si Catherine a fait le deuil de sa vie d’avant, elle soutient n’avoir pas besoin des gens pour vivre et qu’avoir le choix entre aller au resto ou la télévision, elle choisira la télé.

«Je suis bien seule, soutient-elle. Je vis au jour le jour. Je n’espère rien, car si tu n’espères rien, tu n’es jamais déçu.»

Grâce au soutien de ses parents, mais aussi de son beau-père et de sa belle-mère, Catherine est arrivée à déjouer les pires scénarios. Au volant de sa voiture, elle a retrouvé la liberté, et la joie d’être en vie.