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Cancer du sein: retrouver une partie de soi

Emmanuel Goulet veut conscientiser la population sur l’importance de s’informer avant de donner.

Cancer du sein: retrouver une partie de soi

Publié le 02/11/2012

Emmanuel Goulet, un jeune homme de 16 ans qui fréquente l’école secondaire d’Oka, a vu sa vie changer au cours des derniers mois lorsque sa mère lui a annoncé qu’elle souffrait du cancer du sein.

Étudiant au programme d’éducation internationale (PEI), il a décidé de dédier son projet personnel – un passage obligé si l’on veut obtenir un diplôme au PEI – à la lutte que mène sa mère pour recouvrer la santé. «Il faut mettre en contexte notre projet personnel avec quelque chose qui nous tient à cœur, avec un but précis et des moyens pour le mettre en œuvre selon les aires d’interaction», explique-t-il, en entrevue avec L’ÉVEIL.

Son but, c’est de faire une présentation orale de 20 à 25 minutes devant public pour conscientiser la population sur l’importance de s’informer lorsque vient le temps de faire des dons d’argent à des organisations. Travaillant au Club de golf Oka, il a donc décidé d’organiser un tournoi de golf à cet endroit au profit de la Société canadienne du cancer du sein, qui a eu lieu le samedi 27 octobre dernier. Parents, familles, amis et collègues de travail lui ont offert leur aide, tant et si bien que le tournoi affichait complet bien avant sa tenue. D’ailleurs, un montant de 1 500 $ a été amassé lors de cette occasion.

Laisser une partie de soi derrière

C’est le combat de sa mère qui l’a évidemment motivé à organiser son tournoi. «Quand j’ai appris la nouvelle (au printemps 2012), ça a été tout un choc. Je me suis alors préparé au pire», dit l’adolescent de 16 ans, soulignant qu’il s’était alors renfermé sur lui-même. L’espérance de guérison somme toute élevée de ce type de cancer lui a cependant redonné espoir. «Je suis parti du fait que si ma mère était malade et que je ne pouvais rien faire directement pour l’aider, je vais y aller indirectement», dit-il. Et en geste d’appui symbolique, il s’est rasé les cheveux. Bonne nouvelle: sa mère prend du mieux depuis.

«Lorsqu’on fait face à un tel obstacle, il y a une partie de nous-même qu’on laisse derrière soi», dit Emmanuel Goulet. Cette partie de lui-même qu’il a laissée avec la maladie de sa mère, il veut la retrouver grâce aux actions qu’il entreprend dans le cadre de ce travail personnel au PEI.

Le cancer, une industrie?

Tous les fonds qu’il recueillera seront remis à la Fondation du cancer du sein. Il appuie sur cet aspect de totalité, car son oratoire portera sur le ruban rose et l’exploitation marketing que l’on en fait. Emmanuel s’appuie, entre autres, sur un documentaire réalisé par Léa Pool, L’industrie du ruban rose. Produit par l’Office national du film (ONF), le documentaire réalisé en 2001 «explique comment la réalité dévastatrice du cancer du sein, que les experts en marketing considèrent comme une “cause de rêve”, est occultée par la brillante histoire à succès du petit ruban rose», indique l’ONF dans le résumé portant sur le film. «Le cancer du sein est une maladie chouchou pour certaines industries», renchérit le jeune étudiant.

Et la partie de lui-même qu’il avait perdue, l’a-t-il retrouvée? «La proximité avec ma mère, l’importance d’une mère dans une vie, c’est vraiment important.» Au ton de sa voix et à l’écouter parler, on comprend que oui. Bonne chance pour la suite, Emmanuel. Bonne chance à toi, à ta mère et à tout ton monde!