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Bouffe Don$: C’était il y a huit mois, devant un baril de poulet

Éric Millette et Marie-Noëlle Lépine

Bouffe Don$: C’était il y a huit mois, devant un baril de poulet

Publié le 13/03/2015

Tout est parti devant un baril de poulet. C’était une journée comme les autres. L’une de celle où l’on se lève un matin sans penser que notre destin changera.

Et pourtant. C’est ce qui arrivera.

C’était il y a sept mois, non presque huit.

Nos deux (futurs) fondateurs, Éric Millette et Marie-Noëlle Lépine ont faim. Quoi de plus normal que d’avoir faim, non, pensez-vous? Vous avez bien raison. Ces deux-là décident donc d’assouvir leur besoin de base et s’achètent un baril familial chez PFK. Quelques bouchées plus tard, le ventre repu, et le baril encore plein (et chaud), les héros de ce reportage hésitent à jeter ce qui reste. C’est en déambulant dans le centre-ville de Saint-Jérôme, cette journée et ou cette soirée-là (l’histoire ne le précise pas), qu’ils côtoient à nouveau la faim. Pas la leur, certes, mais celle des autres, celle qui se présente à leurs yeux, au détour de cette ruelle, de ce coin de rue. Il fait peut-être sombre, ou encore gris dehors, mais l’invisible est devenu perceptible même par temps ombragé.

Le goût de la nourriture venait de changer à tout jamais.

On est en juin 2014.

De là, tout est parti.

L’envol

Vous comprendrez qu’à ce moment de l’histoire, on est en train de concrétiser, voire dessiner l’amorce d’une aventure humaine dont la portée n’aura d’égale que l’énergie des deux associés. Bouffe Don$ verra le jour quelque part dans les jours suivants (lorsqu’on aura digéré ce qu’on a vu) et deviendra un service alimentaire de dernier recours pour les plus démunis.

«On s’est rendu compte qu’avec un gros baril de poulet, on pouvait confectionner une vingtaine de repas que l’on a pu redistribuer à ceux qui avaient faim», explique Éric Millette.

Coin Parent et de la Gare, à Saint-Jérôme, l’endroit devient rapidement connu des plus démunis qui attendent patiemment Éric et Marie-Noëlle.

«Semaines après semaine, les gens nous ont reconnus. On a vidé notre frigo et on a fait quatre repas. Puis, la semaine suivante, on a concocté 12 autres repas.»

Plusieurs milliers de dollars sont injectés pour le démarrage de l’organisme. «Puis, on a augmenté jusqu’à 20 repas.»

Si les deux associés songent alors à acheter une terre avec des animaux pour favoriser la réinsertion sociale, ils constatent rapidement qu’il y a un problème important de nutrition à Saint-Jérôme et que les gens ont… faim.

La page Facebook Bouffe Don$ est créée au début du mois d’août. Et l’organisme commence à se faire connaître. Ce n’est que le début…